Nous savons tous que la réalité et la vie affichés sur les réseaux sociaux n’est pas forcément la même. Cependant, nous aimons nous laisser souvent berner par des mirages de vies. C’est d’ailleurs la dessus, que de nombreuses activités sont basé. Par exemple, les influenceurs s’en servent pour gagner leur vie. Hélas, le phénomène d’embellissement de notre réalité ne touche pas que des professionnels. Sur les réseaux sociaux, un jeune sur deux rend sa vie plus intéressante qu’elle ne l’est.
Une nouvelle étude inquiétante
L’influence des réseaux sociaux sur nos vies n’en finit plus de nous surprendre. Les limites entre réalité et fiction semblent de plus en plus floues surtout pour les jeunes générations. Avec en toile de fond, le covid-19 qui a amplifié l’emploi d’Internet, nous avons accentué la volonté d’embellir sa vie. C’est d’ailleurs, pour mieux quantifié cela, qu’une nouvelle étude commandée par Adobe, a été réalisée par OnePoll. Celle-ci démontre que pour 58 % des répondants, avoir une présence numérique les fait se sentir mieux dans leur peau.
Jouer un rôle
Pour plus de précision, sur un échantillon de 1 000 personnes âgées de 18 à 25 ans, les sondeurs ont trouvé qu’un jeune sur cinq n’aimait pas exposer sa vraie personnalité en ligne. A contrario la moitié d’entre eux « les réseaux sociaux sont le seul endroit où ils peuvent vraiment être eux-mêmes ». Encore plus étonnant, même s’ils se sentent plus eux-mêmes, pour 34 %, il faut endosser un rôle pour se sentir plus en confiance. La moitié des sondés avoue qu’ils ont recours à « un alter ego secret » bien pratique.
Confiance et sécurité
Derrière cette ambiguïté, on retrouve surtout l’influence grandissante de cette forme de réalité parallèle, qui évidemment apparaît inquiétante et déroutante. En fait, la moitié des jeunes de 18 à 25 ans ont besoin d’une présence numérique. Cela veut dire qu’ils sont « accrocs » a Tik-Tok, Instagram ou Twitter.
Du coup, une majorité n’hésite pas à donner une image bien plus attrayante sur les réseaux, que ce qu’elle est véritablement. Les profils et le suivi sont rendu artificiellement plus intéressant qu’il ne l’est réellement. Si on demande les raisons profondes de cette attitude, il revient en priorité, le manque de confiance en soi, le jugement des autres, la pression sociale.
Un phénomène plus large que le sujet de l’étude
Même si, comparaison n’est pas raison, il est intéressant de noter que les études sont souvent tournées vers les jeunes. Cependant, on doit certainement retrouver peut-être à un degré moindre les mêmes symptômes chez d’autres tranches d’âge. Bien sûr, l’impact direct est certainement moins tranché, mais un simple coup d’œil sûr de nombreuses pages Facebook démontre les mêmes travers.
Pour finir, une bonne étude ne doit pas simplement faire un constat sans laisser des ouvertures et au moins quelques lueurs d’espoir. C’est pour cela que celle-ci révèle que les réseaux sociaux ont une influence sur la création et l’envie de découvrir. L’étude explique aussi que deux tiers des membres de la génération Z ont été positivement influencés par une personnalité publique.
Des risques inquiétants
Il reste maintenant à suivre de près cette espèce de dédoublement de la personnalité. On connaît déjà, directement l’impact de la récolte effrénée des « likes ». Une façon de nourrir les egos et le narcissisme, en pensant ainsi atteindre une certaine célébrité. Il faudra certainement réaffirmer que les relations entre les hommes sont réellement fiables et sérieuses lorsqu’il y a contact direct ou encore physique. L’exemple venant d’en haut, il convient que les plus âgées ne restent pas de simples spectateurs et montrent aux plus jeunes, que l’on peut, non pas de restreindre ou d’interdire, mais utiliser à bon escient.
Crédit photo : Cassandra Polito