Au fur et à mesure que la commission parlementaire enquête sur l’assaut du capitole du 6 janvier 2021, les dessous de l’affaire apparaissent. De fait, si l’assaut en lui-même peut donner une image assez rocambolesque, en sous-main les tractations et les actions menées par les alliées de Trump apparaissent bien plus coordonnés. Dernièrement, la commission d’enquête parlementaire a mis en exergue une nouvelle magouille de Donald Trump. L’ensemble montre bien une véritable machination de l’entourage de l’ex-président pour faire invalider l’élection de 2020. En utilisant l’influence et la pression, il s’appuie plus sur les réseaux sociaux et la communication que sur le coup de force physique.
Le travail de la Commission d’enquête
Dernièrement, c’est l’ancien ministre de la Justice par intérim Jeffrey Rosen, qui s’est retrouvé devant la commission. Il en a profité pour tout raconter. Jeffrey Rosen a voulu surtout faire comprendre la pression intense imposée par Donald Trump. Il n’est pas le seul et au cours de cette cinquième audition publique, ce sont neuf élus qui ont témoignés dans le même sens. Sept démocrates et deux républicains répudiés par leur parti ont détaillé les pressions exercées sur le ministère. Il a aussi été question pour l’ex-président de nommer à sa tête un de ses fidèles sbires.
Donald Trump et l’invalidation des résultats
En effet, voyant que les plus hauts responsables du ministère de la Justice refusaient de plier, le président battu a tenté d’installer un de ses proches à la tête de l’institution. Il s’agissait de Jeffrey Clark, un fonctionnaire de rang intermédiaire. Celui-ci était un fervent partisan des théories en faveur d’une élection truquée. En bon homme de main téléguidé, il devait annuler les conclusions du ministère. Celui-ci n’avait trouvé aucune preuve de fraude ayant pu changer l’issue du scrutin. Ensuite, le plan devait conduire Jeffrey Clark à intervenir au nom du ministère pour invalider le résultat de l’élection dans l’État clé de Géorgie, où Joe Biden l’avait emporté avec seulement 12 000 voix d’avance. Tout était prêt, Jeffrey Clark avait préparé une lettre destinée aux élus de Géorgie. Il y était précisé que le ministère avait découvert des preuves de fraudes massives, ce qui était faux.
La résistance de certains fonctionnaires
Heureusement, tout le monde n’a pas voulu se coucher devant les menaces de Donald Trump et de sa clique. De nombreux responsables du ministère de la Justice ont refusé de signer cette lettre. Finalement, Donald Trump a renoncé à nommer Jeffrey Clark. Celui-ci ne sera pas présent devant la commission, car il a refusé de témoigner. C’est un énième chapitre et maintenant, les éléments sont là. On voit qu’à tous les étages, s l’ex-président a essayer de faire invalider des élections en tout point légales. Après un an d’enquête, la commission veut présenter avant la fin de l’été ses conclusions.
Surtout ne pas perdre
Ne nous s’y trompons pas, l’assaut de centaines de ses partisans sur le bâtiment du Congrès à Washington le 6 janvier 2021 n’est que la partie visible d’un bien plus grand iceberg de manipulations. Il s’agit de donner un aspect « a l’ancienne » et folklorique a une machination qui s’est d’abord jouée en sous-main. Elle a surtout navigué dans des bureaux et sur les réseaux internet. Les téléphones ont certainement été l’arme la plus utilisée. Cependant, tout cela ne fait pas assez « western » pour les fans de Trump. Alors nous avons eu droit à un vague soulèvement populaire et anarchique pour masquer une bonne vieille arnaque bien mijotée ne visant pas à gagner, mais à ne pas perdre. Une situation difficile soutenable pour Trump « The Winner« .
Trahison ou pas trahison
La question n’est donc plus de savoir si oui ou non il y a eu une volonté de détourner les institutions américaines. La question est d’avoir l’honnêteté de se dire s’il faut continuer ou pas à soutenir des hommes qui ont mis en péril l’équilibre du pays et trahi, ses habitants a des fins personnelles. Rappelons que le président porte serment sur la Bible de défendre les institutions américaines.
Les faiblesses de la démocratie américaine
Ensuite, il faut aussi analyser les faiblesses de l’appareil. C’est bien une minorité qui a initié le mouvement et c’est bien grâce à la volonté et le courage d’une minorité que les choses ont échoués. Actuellement, nous pouvons aussi constater les agissements d’une autre minorité réunis dans une Cour suprêmement favorable aux Etats les plus conservateurs. Elle vient de revenir à la fois sur une loi restreignant le port d’arme sur le célèbre arrêt Roe v. Wade, qui sanctuarisait le droit à l’avortement depuis 1973. Nous pouvons donc constater un affaissement démocratique américain général, et se rappeler que bien souvent des mouvements initiés outre-Atlantique traversent facilement l’Océan pour débarquer sur nos cotes.
Crédit photo : Raul-Najera