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Colonies cherchent animateurs désespérément

Les plus anciens d’entre nous se souviendront de l’aspect quelque peu folklorique de nos jolies colonies de vacances décrit par Pierre Perret. Bien sûr, de l’animation est passée sous les ponts et le contexte a bien évolué. Plus de propositions, plus d’activités, mais aussi plus de professionnalisme, plus de sécurité et plus de réglementation. À la sortie de la pandémie, le redémarrage des jolies colonies de vacances s’effectue, mais il doit faire face à un problème majeur. Il n’y a plus assez de volontaires pour les jobs d’été d’animateur.

Difficile de recruter

Apparemment, l’aura qui a eu entouré le poste d’animateur a fondu comme neige aux prises avec le réchauffement climatique. En cause, peut-être un manque de reconnaissance et la difficulté à garder nos petites blondes devenues comme nous des consommateurs d’activités difficiles a comblé. Il faut aussi certainement mettre en avant des raisons plus structurelles et immédiats comme des contrats mal rémunérés et peu attractifs et des lacunes dans la formation. On retrouve toutes les proportions gardées, des problématiques plus globaux de l’enseignement et de la garde d’enfant.

Des séjours annulés

De fait, de nombreuses associations ne vont pas arriver cet été à assurer tout le catalogue de propositions faites pour les enfants. Pourtant, la demande est là et l’organisation générale des séjours est bien mise en place. Seulement, voilà, depuis quelques mois, les professionnels du secteur des vacances et loisirs observent une difficulté particulière à recruter des animateurs pour leurs séjours.

Les effets de la crise sanitaires

Ce n’est pas véritablement une surprise, car les indicateurs de l’année 2021 avaient enregistré une baisse de 20 % du nombre de brevets d’aptitude aux fonctions d’animateur en accueils collectifs de mineurs (BAFA) délivrés. Cela fait déjà 2 ans que les chiffres sont à la baisse. Concernant cette baisse conséquente, la raison est assez simple. La crise sanitaire a tellement ralenti l’activité durant 2 ans que de nombreuses formations ont été annulés. Les stages pratiques, indispensable a la formation n’ont pas pu être effectué. Faute de débouchés et de possibilités assurées de formations, de nombreux jeunes gens se sont orientés vers d’autres jobs d’été.

Un problème déjà ancien 

Cependant, le phénomène est plus profond. Sans aller jusqu’à parler de vocation, il faut tout de même évoquer au moins une véritable volonté de faire ce job. À ce stade, deux gros malentendus persistent. Il est clair que le contrat d’engagement éducatif (CEE), destiné à ceux qui exercent dans l’animation occasionnellement, n’est pas un contrat qui fait rêver. Les conditions ne sont pas celles en vigueur dans les classiques règles du droit du travail. Il faut rajouter à cela beaucoup de responsabilités face à des parents et des enfants de plus en plus regardants. À 18 ans, gérer des enfants presque aussi âgés que toi ou des personnes handicapés n’est évident.

Des conditions et un salaire pas très attractifs  

De fait, pas bien payé, des conditions de travail rudes, il devient plus difficile d’avoir un animateur pour l’été qui revient chaque saison pendant deux, trois ans, avant de rentrer dans la vie active. Par exemple, le salaire ne paye plus les frais étudiants de l’année. Il faut trouver un autre job d’été plus lucratif. On retrouve un peu les caractéristiques des jobs de la restauration.

Un job pas un métier

À l’autre bout de la chaîne, il y a la déception pour certains plus motivés de ne pas pouvoir en vivre. Ils oublient que tout cela est avant tout un job et non pas un métier. Difficile de se professionnaliser dans ce milieu, même si certains postes sont disponibles. Il est bâti à la base sur le volontariat. La crise, le chômage et un certain flou ont entretenu un vague sentiment que le domaine pouvait être un débouché professionnel plus accessible sans trop de formations. 

Il est grand temps de mettre les choses plus au clair. On accueille plus nos enfants comme il y a quarante ans. Espérons que le ministère tiendra un minimum ces paroles. En effet, il promet de redonner du « sens à la distinction historique et progressivement floutée entre animation professionnelle et volontaire » et un investissement de l’Etat de 64 millions d’euros pour 2022.

Crédit photo : ihnatsi-yfull

 

 

 

 

 

 

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La Rédaction