Des lacs presque à sec
Pas de rafting, des pontons où se louent les bateaux électriques et autres pédalos qui se retrouvent a des mètres de l’eau, et même un parc aquatique fermé. C’est la désolation au bord de nombreux lacs. Évidemment, la baignade devient interdite.
Difficile donc de faire venir et rester les touristes européens dans les villages des Alpes-de-Haute-Provence, qui vivent essentiellement du tourisme. Les touristes européens, vont eux aussi mieux comprendre ce que réchauffement climatique veut dire. De nombreux chiffres d’affaires vont chuter et l’activité économique de la région va en pâtir. La grande question devient » qu’est-ce qu’on va pouvoir proposer aux touristes et aux familles qui viennent passer leurs vacances ?« .
Une région aux multiples activités nautiques
Une situation touristique privilégiée
Ce sont des noms qui comptent dans l’univers du tourisme. On retrouve par exemple le célèbre lac de Sainte-Croix, et plus au nord, le lac de Serre-Ponçon, plus grand lac artificiel de France. Dans ces deux sites majeurs, pour l’instant, les activités nautiques sont maintenues, mais jusqu’à quand ? Mais qu’en sera-t-il en août ?
Déjà, EDF, qui a maintenu un débit minimum dans le Verdon pour préserver la faune, ne fera pas de lâchers d’eau dans les gorges. Cela va compromettre pour la première fois toute une saison de rafting. On sait depuis longtemps que les activités y seront réduites. Un hiver avec peu de pluie et de neige sur le Val d’Allos à créer une situation hydrologique « historique », explique Olivier Savoye, délégué territorial pour la compagnie électrique EDF pour le Verdon.
À la recherche de l’eau au pays de « Manon des sources »
Une situation peut-être plus vraiment exceptionnelle
Exceptionnelle ? Plus forcément à plus long terme, avec le réchauffement climatique. En fait, l’intensité et la fréquence des épisodes de sécheresse risquent encore d’augmenter même si le monde parvient à limiter la hausse des températures à +1,5 °C. Des choix vont devoir se faire, même si cela ne fait pas plaisir d’entendre. « Est-ce qu’on va réussir à la fois à faire de l’électricité, de l’agriculture, du raft et du kayak ?« , s’interroge Jacques Espitalier, vice-président du Parc naturel régional du Verdon. L’âge d’or et un trop débridé du tourisme nautique va peut-être devoir rentrer les rames et faire place à des activités plus classique comme le VTT, et la randonnée.
Ensuite, c’est le développement global qu’il vaut mieux cerner. Par exemple, on peut remettre en question la pertinence de nouveaux permis de construire. Il apparaît déraisonnable de faire venir plus de monde et avoir moins d’eau dans le meme temps.Crédit photo : Tamara-Malaniy