Bon, au cas où certains n’auraient pas bien compris ou surtout pas voulu comprendre, nos actions sur la nature se retourne contre nous. C’est dans ce sens qu’un rapport de l’ONU met en parallèle deux choses. D’un coté, une liste un million d’espèces en voie d’extinction. De l’autre, l’impact que cela peut avoir sur des milliards de personnes. Il s’agit de lutter notamment contre le trafic d’animaux sauvages. C’est un trafic qui rapporte entre 69 et 199 milliards de dollars par an. Le trafic illégal d’espèces sauvages est considéré comme le troisième au monde derrière le trafic d’êtres humains et de drogues.
Des conclusions pas surprenantes
Ce n’est clairement pas une réelle nouveauté, mais le rapport va plus loin que dénoncer la surexploitation d’espèces sauvages. Dans un premier temps, il insiste sur les conséquences de la dégradation globale qui sévit sur les animaux terrestres, le domaine maritime, mais aussi la flore comme les champignons, les plantes ou encore les arbres. Dans ce nouveau rapport, 85 experts des sciences sociales et naturelles et des tenants de savoirs locaux et indigènes ont passé en revue 6 200 sources. Ces experts ont pu de manière plus précise, évaluer la surexploitation.
Toujours les plus pauvres qui payent le plus
Dans un deuxième temps, le rapport explique que les conséquences vont toucher plus de personnes que l’on pense généralement. Évidemment, cette dépendance est encore plus marquée pour les populations pauvres. Les espèces sauvages sont des sources importantes de revenus et d’emplois. Actuellement, on trouve ces emplois dans les activités directement liées, la pêche, la cueillette, la coupe de bois et la collecte d’animaux terrestres. Avant le Covid-19, le tourisme dans des aires protégées générait 600 milliards de dollars par an.
Tout le monde est concerné
Cependant, quand on parle de 7 500 espèces de poissons et d’invertébrés aquatiques, de 7 400 essences d’arbres ou encore de 7 500 espèces d’amphibiens, reptiles, oiseaux et mammifères, il est évident que les conséquences vont peu ou prou toucher une grande majorité d’entre nous. Il faut réaliser par exemple que les plantes sauvages entrent dans la composition de médicaments ou de cosmétiques. Idem pour les meubles bons marchés, qui viennent souvent d’arbres sauvages. Cela représente une grosse partie de notre quotidien.
Des solutions : raison et savoir-faire local a l’honneur
Des solutions existent, même s’il ne faut pas s’attendre à des miracles. Sans grandes surprises, il est question de revenir à des choses raisonnables et oubliées l’abondance facile. Pour cela, il faut s’appuyer sur les savoirs de peuples autochtones. Ils sont les plus a meme de gerer convenablement leur patrimoine. On retrouve souvent dans de nombreuses pratiques coutumières des règles assez simples de réciprocité, de respect de la nature et des animaux et des tabous. De nombreuses zones sacrées équivalent chez nous à des aires protégées.
Surveillance et gouvernance partagées
Le rapport propose quelques principes simples. À savoir, de réduire la pêche illégale, de supprimer les subventions néfastes ou encore de soutenir la petite pêche. Concernant le terrestre, mettre en place des certifications pour l’exploitation forestière. Le but, c’est de retrouver une redistribution équitable des bénéfices et des coûts liés aux espèces sauvages à travers des droits de regard et des systèmes de gouvernance efficaces.
Un rapport comme base de travail
Ce rapport a été validé par des délégations des 139 pays, paraît quelques jours avant un autre opus consacré aux « valeurs et évaluation de la nature « . Ces deux rapports alimenteront les discussions à la COP15 biodiversité
Crédit photo : aj-robbie