C’est le genre de décision qui nous partage et qui nous donne matière à réfléchir. Contre toute attente, l’Ukraine va faire redémarrer son championnat de football. En effet, à partir du 23 août et malgré les événements tragiques qui se jouent sur son sol, des matches de football se dérouleront dans le cadre d’une compétition. Bien sûr, cela va nécessiter des mesures précises et de nombreuses contraintes. Cependant, les instances ukrainiennes sont décidées et c’est le ministre de la Jeunesse et des Sports de l’Ukraine qui l’a annoncé.
Est ce bien raisonnable ?
Est-ce bien raisonnable ? C’est la question qui revient systématiquement. D’un côté, tout cela paraît dérisoire. On peut se dire qu’il y a vraiment plus urgent. De l’autre, ne doit-on pas de temps en temps tout faire pour donner des petits répits et des moments de joies à travers de si terribles événements ? Apparemment, c’est le choix que les autorités ukrainiennes ont fait. Les fans de football pourront voir leurs équipes favorites à la télévision.
Reprise officielle avec des conditions de sécurité exceptionnelles
Le football pour oublier un peu la guerre, ce ne sera pas vraiment une première. Concernant l’Ukraine, le dernier championnat s’était arrêté en février en raison de l’offensive russe. Cette fois, les choses vont repartir avec, bien sur des conditions très précises. Tout d’abord, certaines mesures ont été prises de manière globale. Les matches se joueront sans spectateurs et se dérouleront uniquement dans la région de Kiev et dans l’ouest de l’Ukraine, chaque stade doit avoir un abri anti-aérien. Les administrations militaires devront approuver en amont si le match peut se tenir.
Des conditions de jeu particulières
Ensuite, certaines mesures ont été étudiées pour coller à l’évolution de la situation. Il s’agit de faire face à des urgences et à des raids aériens. Si une attaque a lieu durant un match, joueurs, les entraîneurs et le personnel devront se rendre rapidement dans un abri ». Pas très encourageant, mais cela n’a pas arrêté les courageux prêts à reprendre leur activité. Les spécialistes sont unanimes. Ils assurent que les footballeurs ont hâte de retourner sur le terrain et de faire leur travail quotidien. Ils se sentent investit eux-aussi d’une mission, celle de donner un peu de répit aux Ukrainiens en offrant un peu de sport professionnel dans la vie des gens.
Des clubs en moins
Comme on peut s’y attendre, tous les clubs de la Premier Liga ukrainienne ne pourront pas répondre à l’appel. Certains clubs ne seront ainsi pas de la partie, pour diverses raisons. On pense tout de suite au FC Marioupol. Cette Ville portuaire du sud-est de l’Ukraine dévastée par des semaines de bombardements, est aujourd’hui aux mains des Russes. D’autres clubs, comme le Desna Tchernihiv vont payer la destruction totale ou partielle de leurs infrastructures ont été endommagées par les frappes russes.
Et des joueurs parfois sur le front
Au-delà des clubs, il faudra aussi faire avec l’absence de quelques joueurs, car certains ont pris les armes pour défendre leur pays. Certains seront donc sur un autre terrain que celui du football. On pense par exemple à Andriy Bohdanov qui a rejoint la défense territoriale depuis les premiers jours et continue maintenant à être un membre de l’armée. Cependant, ce sont principalement les entraîneurs qui ont été plus directement engagés dans les combats.
Moins de 20 joueurs étrangers
Plus radical, le départ de nombreux joueurs étrangers, qui ont logiquement quitté le pays pour se mettre à l’abri avec leur famille. La FIFA a ensuite donné la possibilité pour les joueurs et entraîneurs étrangers évoluant en Ukraine et en Russie, de signer des contrats ailleurs sans attendre la période officielle des transferts. Une dérogation prolongée le mois dernier jusqu’au 30 juin 2023. Forcément, ils ne reviendront donc pas tous malgré la reprise du championnat ukrainien. Les étrangers qui joueront dans quelques mois en Ukraine sont même des exceptions. Ils seront au maximum au nombre de 20 joueurs étrangers sont revenus dans les clubs ukrainiens avant la nouvelle saison.
Crédit photo : Daniel-Norin