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 Que faire avant et pas pendant que les champs brulent ?

Mieux vaut prévenir que guérir, cet adage maintes fois rabâché a nos enfants, devrait comme souvent être un peu plus écouter par les adultes. Les feux consument actuellement de nombreuses régions françaises, mais la plupart des vingt-sept pays européens soufrent aussi d’incendies ayant détruit des surfaces de forêts largement supérieures aux moyennes des années précédentes (2006-2021). Ceux-ci ne sont pas uniquement les conséquences d’un mégot de fumeur décervelé. Nous ne pouvons pas nous contenter de quelques affiches mettant en garde. Il faut en tenir compte, mais ces feux de plus en plus ravageurs et destructeurs soulignent l’urgence de revoir des stratégies plus ambitieuses de prévention et d’intervention.

Toute l’Europe est touchée.

Dans l’Hexagone ou en Espagne, les feux de l’été sont près de six fois plus importants que la moyenne. Cependant, l’Union européenne a dû mobiliser des aides supplémentaires, car c’est tout le continent qui brûle. Ces chiffres montent parfois jusqu’à 50 fois de plus, comme en Hongrie ou en Slovaquie, tout comme en Suisse. Même si pour les deux derniers cas, on ne parle que de quelques centaines d’hectares.

Un retournement dramatique de situation

Un terrible retournement de situation après les efforts des années 80 qui ont vu les surfaces brûlées être divisées par quatre, elles sont passées de plus de 30 000 hectares, qui brûlaient chaque année, a 6 700 hectares consumés annuellement dans les années 2010. De même, le nombre de feux a été divisé par deux. Tout cela est terminé, le réchauffement climatique va changer la donne. Il faut intégrer de nouveau paramètres. Tout d’abord, l’élévation des températures nocturnes réduit la fenêtre d’intervention efficace des pompiers. Plus question de profiter de la nuit pour stopper les feux. De plus, les zones à risque s’élargissent en s’étendant vers le nord. Enfin, la saison des incendies débute plus tôt et finit plus tard.

Des moyens en plus

Il s’agit donc de ne plus faire semblant. Bien sur des moyens supplémentaires sont à mettre en œuvre notamment. En France, ce sont 198 000 pompiers volontaires, pour environ 40 000 professionnels et 10 000 militaires qui interviennent. Les spécialistes suggèrent qu’il faudrait recruter 50 000 volontaires supplémentaires d’ici à 2027 et des pompiers professionnels.

Mais aussi des mesures plus préventives

Cependant, tous les efforts ne seront jamais suffisants sans quelques interventions en amont. Par exemple, plus de 90 % des départs de feu sont d’origine humaine, volontaire ou non, or de plus en plus de personnes vivent dans les zones forestières ou a proximité. Cela sous-entend de mieux informer, de responsabiliser les habitants. Pédagogie, mais aussi fermeté, car il convient d’entre plus directifs envers les propriétaires de maisons situées en bordure de massifs. Dans les départements considérés comme sensibles au risque d’incendie, les propriétaires de maisons situées en bordure de massifs sont soumis à une « obligation légale de débroussaillement ». Une mesure dont l’application reste encore trop laxiste. Un rapport interministériel de 2016 estimait que le taux d’application oscillait entre 30 % et 50 %.

L’état doit donner l’exemple en matière d’aménagement

Pour montrer l’exemple, l’Etat et les collectivités, doivent faire un effort supplémentaire pour aménager plus efficacement certains secteurs. Cela concerne l’entretien entre autres, des voies d’accès permettant le déplacement des pompiers, des réserves d’eau, et autre pare-feu ou tours de guets, …

Attention à l’urbanisation

Enfin, il parait aussi évident qu’il faille mieux contrôler l’urbanisation. L’utilisation des plans de prévention des risques incendie des forêts doivent etre étendus a plus de Mairie. Selon le ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires, il y en aurait 206 déjà mis en place, dont une centaine en Provence-Alpes-Côte d’Azur, avec des résultats intéressants. Rappelons qu’un quart de la forêt française est public et géré par l’ONF, les trois quarts restants sont morcelés entre 3,5 millions de propriétaires.

Des forêts plus adaptées à la sécheresse

La réflexion ne doit jamais s’arrêter et tout considérer. Ainsi, les spécialistes rappellent aussi certaines vérités simples. À savoir que favoriser la diversité permet à la forêt de mieux affronter les effets du dérèglement climatique. Ensuite, on oublie trop facilement que certaines essences d’arbres sont plus adaptées a la sécheresse que d’autres. Il convient d’en privilégier l’utilisation et cela doit impérativement guider des choix.

Crédit photo : Karsten Winegeart

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La Rédaction