Le monde des plateformes de streaming est un univers impitoyable. Impossible de rester inactif, il faut constamment proposer quelque chose. La bataille fait rage pour accrocher de nouveaux abonnées et conquérir des parts de marché. Après des années de conquêtes débridés, les choses se compliquent pour tout le monde. Il faut maintenant asseoir un fonctionnement dans la continuité et assumés les conséquences des premières mises en place d’abonnement. Comme toujours en pareil cas, il faut tirer le premier et surtout viser juste.
Un secteur difficile et concurrentiel
À tout seigneur, tout honneur, le symbole du secteur et donc des difficultés globales du monde du streaming, c’est Netflix. Actuellement, la plateforme doit faire face à plusieurs problèmes. Le premier est le même pour tout le monde. Les plateformes de streaming captent beaucoup de nouveaux abonnés lorsqu’elles diffusent un programme ou un film très attendu. Mais, selon de nouvelles statistiques, beaucoup de ces clients se désinscrivent au bout de quelques mois, ce qui constitue un problème, même pour les géants du secteur disposant de gros moyens financiers.
Les soucis de Netflix
A cela pour Netflix, il faut rajouter des pertes importantes d’abonnés, et de l’autre une utilisation délétère du partage des mots de passe. Cela représente un million de comptes supplémentaires durant le deuxième trimestre 2022. Pour faire face à cela, la société teste en Amérique latine un algorithme chargé de proposer aux abonnés utilisant leur forfait hors de leur foyer pendant plus de deux semaines l’ouverture d’un ou plusieurs sous-comptes à un tarif qui devrait tourner autour des 3.00 fr. chacun. Sous peine de voir son abonnement principal bloqué. La mesure doit entrer en vigueur le 22 août au Pérou, au Guatemala ou encore au Honduras et devrait plus tard être déployée dans le reste du monde.
Évidemment, tout ceci n’est pas très commercial et pour éviter une image exclusivement répressive la plateforme travaille pour faire des propositions plus d’abonnement moins cher. La plateforme réfléchie a une proposition incluant de la publicité.
Mais aussi de HBO Max
On dit souvent que le malheur des uns fait le bonheur des autres, il reste que certains problèmes, le sont pour tous. En effet de leur côté pour de nombreuses autres plateformes les temps ne sont pas faciles. Pour HBO Max par exemple, le rêve européen s’efface et elle met fin a son implantation entamée en mars dernier. La plateforme de la Warner avait pourtant annoncé vouloir poser ses valises dans 190 pays d’ici 2026. WarnerMedia a d’autres projets prioritaires et notamment sa fusion avec Discovery, pour former le 3e service de streaming mondial, juste derrière Netflix et Disney+.
Disney plus en pleine reflexion
Justement, Disney+, a bien des tracas. Le flop du dernier Pixar au cinéma, « Buzz l’éclair », pourrait néanmoins avoir des répercussions sur le fonctionnement de la plateforme. Les échecs commerciaux de la sortie des films risquent en effet de conforter le studio dans son choix de diriger la sortie de ses films uniquement sur sa la plateforme Disney+. Du coup, du côté de Disney+, pas d’annonce tonitruante au programme.
Amazon Prime Vidéo va se contenter d’un petit lifting
Au bout du compte celle qui s’en sort pas mal, c’est Amazon Prime Video. Seulement, elle est sur le point de lancer la série la plus chère de toute l’histoire de la télévision, le seigneur des anneaux : les anneaux du pouvoir donc la prudence est de mise. Pas de folies. On se contente donc d’une refonte de son application. Rien de révolutionnaire, il s’agit clairement d’un simple relookage.
Paramount, le gros nouveau
Pour terminer, il faut rajouter que les choses vont encore plus se compliquer avec l’entrée en lice de Paramount. Les premiers pays à bénéficier de cet accès seront l’Irlande et le Royaume-Uni en juin prochain. En France, il faudra sans doute patienter jusqu’à la fin de l’année.
Les « seniors » en ligne de mire
Petite éclaircie dans la grisaille, un dernier sondage indique que le bingewatching n’a pas d’âge, les plus de 50 ans s’y sont mis, eux aussi. Malgré des idées reçues indiquant qu’elles n’attirent que les jeunes, les plateformes de streaming se sont largement démocratisées en France. Pour preuve, 46 % des plus de 55 ans sont abonnés à l’une d’entre elles.
Crédit photo : John Schnobrich