L'Echo

Pas de science sans patience, pas de santé sans sincérité

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Des signalements et des alertes ont mis en lumière des agissements et des personnes pas complètement claires au niveau de leurs pratiques. Plus grave, ils véhiculent souvent avec eux des « philosophies » aux accents douteuses. Il faut se rendre à l’évidence, la santé est aussi une question de patience, de simple bon sens et surtout de résilience. Généralement, nous faisons confiance aux autorités médicales et a notre bon docteur familial, mais pas toujours. 

De la médecine pas toujours très douce 

Les noms d’Irène Grosjean et de Thierry Casasnovas font la une des journaux. Ces deux personnes représentent actuellement les dérives de pratiques parfois bien inoffensives. Ces 2 personnes forment à la naturopathie. C’est une pratique qui revendique de maintenir l’organisme en bonne santé grâce à un ensemble de méthodes « naturelles ». Cependant, elles n’ont aucun fondement avéré sur le plan scientifique ou médical. Plus inquiétant, ces deux personnalités influentes ne se contentent de simples conseils plus ou moins anodins. Irène Grosjean, est notamment accusée de promouvoir des agressions sexuelles pour soigner les enfants en bas âge. Quant à Thierry Casasnovas, certaines de ses prises de position plus globales sur la société et son fonctionnement peuvent prêter à caution. Surtout, elle dépasse largement le cadre médical. On ne demande que très rarement a son docteur des considérations politiques, philosophiques ou spirituelles.

Des pratiques très ou trop pratiques 

Évidemment, nous sommes nombreux a immédiatement condamnes ces agissements. Pourtant, lorsqu’il s’agit de prendre des médicaments, on s’autorise des écarts pour avoir des médicaments en vente libre ou se tourner vers d’autres pratiques. Le plus souvent, il s’agit d’aller plus fort, plus vite et moins cher. Cependant, cette ruée peut nous amener à prendre des risques sous-estimés. On s’expose à utiliser des produits illégaux, mais à faire des dosages inadéquats. Sans compter, le risque de faire des exercices au mieux inutile et au pire dangereux.

Le chemin vers ces mauvaises pratiques passe souvent pas des chemins bien inoffensifs à la base. Cela va de l’ami de l’ami qui connaît bien une femme, au site bienveillant sur internet qui manie parfaitement les discours et les images rassurantes. C’est dans cette catégorie que l’on retrouve par exemple les salles de sport, les herboristeries et les centres diététiques.

Mauvais médicaments et mauvaises utilisations

Nous sommes donc loin des cas médiatiques qui font la une des journaux. Souvent, il s’agit d’abord de mauvaise utilisation de médicaments légaux. La tentation est de les utiliser mal ou à des doses très élevées. Deux exemples sont significatifs, la nandrolone et le Viagra. Le premier augmente la masse musculaire et aide à avoir une meilleure tolérance à l’exercice. Cependant, à fortes doses, il provoque de graves problèmes cardiovasculaires et endocriniens, tels que la stérilité. Justement, le second, c’est le viagra, lorsqu’il est commercialisé illégalement personne ne peut garantir la quantité exacte de principe actif contenue dans la fameuse pilule bleue. Attention donc a de nombreux effets secondaires sans fin qui peuvent apparaître.

Attention aux miracles

Lorsque le poisson mord à l’hameçon, ces sites bienveillants de médecine, les non-conventionnelles en profitent. Ils proposent alors des remèdes miracle. Tout y passe, l’hépatite, le diabète, l’arthrite, et même le cancer ou le VIH. Ces environnements sont idéaux pour profiter des personnes en grande difficulté. Ces pratiques ont proliféré pendant la pandémie causée par le covid-19.

Tant qu’on a la santé…a quel prix ?

Rien ne sert de condamner, sans vraiment chercher des solutions. Ces charlatans prospèrent sur un terreau. D’une part, la crise économique rend les citoyens impatients, si on additionne les crises sanitaires avec les coupes dans les budgets de santé, la défiance envers la santé classique baisse. Ensuite, il y a le bâton pour se faire battre et là, les laboratoires ont leurs responsabilités. L’appât du gain reste le vecteur commun entre les charlatans des médecines douces, qui dénoncent avec justesse, mais font pareil que les actionnaires du monde médical.  À cela, il faut ajouter une vision très superficielle et trop individualiste de la santé qui passe par la recherche d’un plus grand bien-être et les modes esthétiques d’un corps défini comme une image de santé.

Une médecine plus stable, sincère et globale

Il est donc impératif qu’un environnement scientifique solide et épuré permettent aux professionnels de mener leurs recherches de manière rigoureuse et stable. Face à des nouvelles pandémies, il faut inévitablement faire converger toutes les avancées des personnes pour générer un écosystème de santé et de science à la hauteur de l’enjeu digne de la mission d’un l’État envers ses concitoyens. D’un côté, nous ne devons pas demander des miracles, mais de l’autre, il faut que la patience paye.

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La Rédaction