Les Etats-Unis passent après le Royaume-Uni, l’inverse, tu rigoles. Pour un vrai Britannique, le royal royaume passe largement avant les roturiers et populaires Etats américains. Bien sûr, cette image d’Épinal est depuis largement écorné. Cependant, il reste la livre sterling pour entretenir l’illusion. La puissance de la monnaie anglaise si farouchement défendus malgré l’avènement de l’Europe entretient ce sentiment de puissance mondiale. Mais tout évolue et dans un monde occidental qui soufre, la monnaie britannique se dirige vers une inconcevable parité avec le dollar.
Crise économique au Royaume-Uni
Le monde dans son ensemble souffre. La Grande-Bretagne, en solitaire depuis le Brexit, semble particulièrement en proie à un marasme plus puissant encore que celui traversé ses camarades occidentaux. Rien ne va plus chez la perfide Albion qui doit faire face à une menace de ralentissement brutal de son économie. En cause, une puissante inflation qui après avoir atteint +9,4 % en juin, s’est poursuivi au-delà des 10 % en juillet.
De tristes records battus
Disons le tout net, après celui des chaleurs, c’est un autre triste record qui est battu. Il faut remonter, pour trouver pareille situation, 40 ans en arrière. En effet, en 1982, le chômage culminait à plus de 10 % et la première ministre Margaret Thatcher se faisait forte de lutter contre l’inflation. Les mesures prises à l’époque seront les draconiens et bons nombres d’Anglais en ont souffert et en parlent encore. Il reste que grâce à Dieu ou a Thatcher, cela n’avait pas trop eu d’incidence sur la monnaie et l’honneur était donc sauf.
Cette fois, cela semble plus problématique, on assiste en parallèle aux 2 phénomènes. À savoir, un effondrement progressif de la monnaie et une inflation devenue incontrôlable. Comme tout cela arrive dans un contexte international des plus complexes aux frontières de l’Europe, le pays pourrait être confronté à l’une des pires récessions de son histoire récente.
Les effets de la dévaluation de la monnaie
Comme toujours cette dévaluation importante va comme pour tout le monde avoir un effet immédiat sur le prix de l’énergie importée sur le marché britannique. Au vu de la situation actuelle, cela pourrait alourdir les budgets des ménages. Certains spécialistes affichent des augmentations allant jusqu’à 80 % sur un an. Évidemment, une monnaie dévaluée permet en contrepartie un gain de compétitivité, mais cela, c’est lorsque cette manœuvre est prévue et non pas subie. En fait, ce n’est pas le cas de la Grande-Bretagne, dont le déficit commercial ne cesse de se creuser. Les gains réalisés par les secteurs des services sont ainsi largement contrebalancés, par le goût des importations de biens. Celles-ci explosent, en volume d’abord, mais aussi en valeur.
Une situation économique déjà précaire
Ensuite, il faut bien dire que cette dévaluation vient s’ajouter à une situation économique, déjà délicate. En toile de fond, il existe un déficit gouvernemental qui ne cesse de se creuser trop rapidement. Il faut rajouter les tracas causés par le Brexit. Celui-ci empoisonne la traditionnelle facilité des échanges. Face à cela, les marges de manœuvre sont étroites et les moyens pour redresser la barre très mince. La Banque d’Angleterre a évidemment déjà réagi en procédant à des hausses de taux pour tenter de juguler l’inflation. Cependant, cela ne peut pas durer. Boris Johnson, n’est plus aux commandes, il a juste fait ce qu’il avait promis, de savoir mettre le Brexit en place par contre il laisse son ou sa remplaçante gérer la suite et les éventuelles conséquences. Cela ne sera pas facile et comme pour tout le monde cela va amener bien des grincements de dents.
On serait presque tenté de sourire un peu, mais gardons nous bien de reprendre à notre compte cette arrogance économique que l’on reproche souvent a nos voisins outre-manches. Le malheur des uns est aussi souvent le malheur des autres.