Si vous êtes amateurs de selfies, vous êtes sûrement adeptes d’Instagram. Peut-être même suivez vous le fil d’actualités de quelques célébrités ou influenceurs connues. Cependant, si finalement, vous voulez retrouver un peu plus de naturel et d’imprévus, vous pouvez vous retrouver sur BeReal. Lancée en 2020, la plateforme cartonne depuis quelques mois. Elle totalise près de 35 millions d’installations. Sa particularité est de vous réclamer un selfie et une photo de son environnement à une heure différente chaque jour. Plus de préparatifs, comme on-dit, photographier comme vous êtes.
On le sait depuis longtemps, avec la présence d’une camera, d’un appareil photo, ou de quelconque objectifs, la réalité n’est plus la réalité. Nous prenons souvent un petit air coincé ou faisons une grimace pour mettre de la distance. Les réseaux sociaux et les selfies ont apporté une présence plus quotidienne. Une habitude plus populaire à manipuler nos instants de vie dévoilés, s’est installée. BeReal est censé mettre un pavé dans la mare de ces pratiques un peu trop convenue.
Une application française
Avant toute chose « petit cocorico « , nous allons parler d’une start-up parisienne. En effet, les cofondateurs de BeReal sont français. Pour le reste, loin d’être des adeptes de l’exposition mediatique, Alexis Barreyat et Kevin Perreau, sont très discrets. C’est tout juste si on sait qu’ils ont étudié à l’école de codage informatique « 42 », créée et financée par le milliardaire Xavier Niel, et qu’ils sont tous deux amateurs de sports extrêmes. Pour le reste, circulez il n’y a rien a voir, pas d’interview aux médias.
Qui a du succès
En attendant, BeReal était, début septembre l’application mobile la plus téléchargée aux Etats-Unis et figurait dans le top 3 en France et au Royaume-Uni. À l’été 2021, la start-up a levé 30 millions de dollars auprès de plusieurs investisseurs. Selon le site spécialisé Business Insider, un nouveau tour de table en mai a permis à BeReal de lever 85 millions de dollars supplémentaires, valorisant la société à 600 millions de dollars.
Finies les mises en scène
L’idée de base est venue à M. Barreyat, originaire de la Drôme. Il a notamment travaillé pour le fabricant de caméras d’action GoPro et justement lors d’un tournage pour GoPro d’une démonstration de VTT, qu’i a pris comme nombre d’entre nous peu de recul. C’est le moment de voir chacun s’activer pour se mettre en scène et faire « kiffer sa life » en oubliant complètement de profiter de l’instant présent et en ratant entièrement le spectacle. Avec Be Real, ,ini, les mises en scène, l’application vous prend a l’impromptu dans votre cadre de vie environnement à une heure différente chaque jour.
Qui maîtrise qui ?
Il reste que comme souvent, l’utilisation de cet appli fait réfléchir. Dès la réception de la notification quotidienne, les utilisateurs ont 2 minutes pour lancer l’application et photographier le lieu où ils se trouvent. Leurs amis peuvent réagir en mimant des emojis comme un pouce levé, une moue surprise ou un visage hilare. Cela sous-entend que l’on se met encore plus aux ordres de la machine. Faut-il tout arrêter pour la photo ou jouer le jeu à fond et se montrer sans aucun filtres. On peut alors résumer cette application à un simple voyeurisme de vie quotidienne. Cela n’est guère plus enthousiasmant que les mises en scène des autres réseaux sociaux.
Attention à la vie privée
Si c’est le cas, il est clair qu’on peut voir apparaître de bons moments, mais l’application suscite également des questions sur la gestion de la vie privée de ses utilisateurs. Impossible alors de gérer efficacement un minimum de précautions. On prend peur en pensant à l’usage que pourrait faire de ces données des hackers ou des harceleurs.
Ces questions vont peser dans la balance et vont aussi déterminer pour savoir si BeReal saura s’inscrire dans la durée. Cependant, BeReal continue en tout cas d’intriguer et pour preuve, Instagram teste déjà une fonctionnalité qui réplique le concept de l’application française.
Crédit photo : Cristina Zaragoza