La Belgique représente, la plupart du temps, ce plat pays tranquille, dont on aime bien se moquer, a tort de ses habitants. Loin d’une image sulfureuse, le pays cache pourtant comme tout le monde, sa part d’ombre. Il s’avère que dans le milieu de la Drogue et de son commerce, c’est une place-forte. Le nombre de saisies a explosé et elles dévoilent un très vaste marché, estimé a entre 50 et 60 milliards d’euros par an. Cela place le pays aux côtés de l’Espagne, et des Pays-Bas, pour l’entrée et la distribution de cocaïne en Europe. En 2017, les autorités belges et espagnoles ont saisi à elles seules 60 % des 140 tonnes de poudre blanche confisquées sur l’ensemble du continent.
Anvers, une plaque tournante du trafic de cocaïne
Un rayonnement mondial dont le pays se passerait bien. En effet, lorsque l’on évoque la drogue, des destinations exotiques comme la Colombie ou des villes asiatiques sont cités. Maintenant, parmi ces plaques tournantes, il convient de ne pas en oublier une, il s’agit du port d’Anvers. Le nombre de saisies a explosé, passant de 4,7 tonnes en 2013, à 89 tonnes en 2021. Une constatation qui vient ternir une réussite et qui ne fait en fait que confirmer l’importance de ce port en Europe. Celui-ci est aussi devenu la porte d’entrée de la cocaïne en Europe. En fait, les autorités pensent que les quantités ne représenterait que 10 % de la drogue qui transite sur le port. Ce trafic et son extension prouvent que l’accès aux quais de déchargement est très simple, bien qu’ils soient en théorie interdits au public. Pour cela, il faut évidemment, s’attirer les services des agents du port.
Corruption à tous les étages
Il est vrai que certaines sommes en jeu peuvent attirer les convoitises. À Anvers, le trafic de cocaïne est estimé à l’équivalent de 10 % du PIB de la Belgique. Dans ce contexte, la corruption se répand à tous les étages. Déplacer un conteneur ou fermer les yeux peuvent ainsi rapporter gros. Les travailleurs corrompus peuvent gagner entre 75 000 et 125 000 euros pour chaque passage de drogue. Comme toujours, il y a la carotte et le bâton, car pour faire passer leurs drogues, les organisations criminelles ne reculent devant aucune pratique. En effet, une fois que le travailleur a passé un accord avec les trafiquants, il sera très difficile de revenir en arrière et s’arrêter sans que sa famille ou son entourage ne soient intimidés. Le nombre d’intimidations envers les travailleurs dans le Port d’Anvers ne cesse d’augmenter.
Augmentation de la violence
Mais la violence générée par ces trafics ne s’arrête pas là. Dans la ville, les règlements de comptes entre groupes criminels se sont multipliés ces dernières années, accompagnés de jets de grenades et de tirs sur des maisons. Le niveau de violence augmente, il s’étend sous l’influence des cartels sud-américains. On peut évoquer à ce niveau-là, du narco-terrorisme, car ces cartels ne reculent devant rien pour décourager les gens qui veulent faire barrage a leurs pratiques. La police judiciaire fédérale mobilise désormais 20 % de ses effectifs sur ces affaires de drogue, notamment au port d’Anvers.
Toute la Belgique est touchée
À partir de ces arrivages, c’est toute une activité économique qui se développe. C’est ainsi que la Belgique est une productrice de cannabis, mais elle produit aussi des drogues de synthèse. Il s’agit de drogues créées à partir de produits chimiques. Cependant, cette drogue de synthèse ne reste pas dans le pays. Une fois créée, elle est exportée.
Bien sûr, le trafic ne se limite pas hélas simplement à Anvers. Dans son sillage, on retrouve, la ville de Liège. Elle se voit aussi victime d’un autre trafic en plein essor. Il s’agit de colis individuels cachés arrivant dans des coques métalliques d’avion. Leur provenance se situe majoritairement en Amérique du Sud entre le Brésil, la Colombie et l’Équateur.
Credit photo : Mika-Baumeister