Si on évoque la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis, on a aussitôt des images d’immigration clandestine, de réfugiés, et de mur si cher a Donald Trump. Et pourtant, on peut aussi parler des nombreux Américains qui passent la frontière dans l’autre sens. Même la réputation sulfureuse de ville comme Tijuana, la ville frontalière mexicaine ne dissuade pas certains par exemple, de vivre au Mexique et d’aller travailler aux Etats-Unis.
Une frontière très fréquentée
Pas besoin de revenir sur tous les délinquants, meurtriers et autres fraudeurs qui passent évidemment la frontière pour de mauvaises raisons. Non, nous parlons là de personnes qui recherchent tout simplement une vie plus facile dans un pays ou la vie moins chère et peut ainsi apparaître plus douce et abordable. Évidemment, ce n’est pas non plus une invasion qui justifierait que le Mexique paye pour l’édification d’un quelconque mur. Cependant, le mouvement est significatif.
Migrant ou expatrié
Ils font ce que tout frontalier fait en passant la frontière vers un pays qui paye plus, sauf qu’ils font le contraire, il ne passe pas la frontière pour aller travailler et gagner plus, mais pour revenir vivre et dépenser moins. C’est d’ailleurs souvent la différence d’appellation que l’on fait entre un immigré et un expat. Le premier change de pays pour gagner plus et le deuxième pour dépenser moins.
Moins cher qu’en Californie
Pour en revenir à nos expats américains, ils sont de plus en plus nombreux au Mexique, ils quittent la Californie ou évidemment, la vie est bien plus chère. Comme toujours, ce n’est pas fait pour plaire aux autochtones mexicains, bien moins fortunés qui craignent une augmentation globale des prix. Tijuana est l’une des villes mexicaines où les prix de l’immobilier augmentent le plus vite. Cependant, ils restent trois fois inférieurs à ce que coûterait le même bien aux Etats-Unis. C’est pour cela que fleurissent des immeubles neufs avec des panneaux en anglais et des prix en dollars.
De nouvelles zones touristiques
Évidemment, tous ces Américains privilégient certains lieux. Ainsi à Rosarito, une extension de Tijuana le long des plages du Pacifique, vivent entre « 10 et 12.000 Américains ». Au total, ce sont 1,6 million d’Américains, qui vivent au Mexique, selon l’ambassade des Etats-Unis, qui ne tient pas de registres officiels. Comme les Européens, ils peuvent résider pendant six mois avec un simple visa de touriste. La zone frontalière n’est pas la seule à attirer les Américains. Il faut noter que depuis le début de la pandémie, la capitale Mexico fait face à un afflux important de nomades digitaux.
Ne pas aller partout
Évidemment, il faut rester dans les beaux quartiers comme le centre-ville de Mexico, qui reste très agréable à vivre avec ses parcs, rues arborées et bâtiments datant du XIXe siècle. Tijuana aussi est à l’image du Mexique, accueillante, dynamique. La ville a reçu un grand nombre de touristes des États-Unis, de Chine, du Japon et du sud du Mexique. Grâce à la réalisation de festivals culturels et d’affaires, la ville a amélioré son image devant le monde. Elle se veut une ville compétitive pour l’investissement. Actuellement, le secteur commercial et des affaires est engagé dans l’essor de l’industrie gastronomique, de la bière artisanale, du divertissement et de l’immobilier, ainsi que du tourisme médical.
La violence est présente partout
On en oublierait presque la violence et des chiffres incroyables. Plus de 1 000 assassinats rien qu’en 2022, des règlements de comptes pour la plupart. C’est aussi un lieu de refuge pour une autre migration, celles des Américains qui veulent pour avorter, de la drogue ou des (faux) médicaments. Une spécialité mexicaine qui compte 19 villes parmi les 50 plus dangereuses au monde à cause de la criminalité organisée.
Mais tout cela concerne les immigrés pas les expatriés… Bien sûr
Crédit photo : David Nieto