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Le château gardois d’Espeyran s’engage pour l’environnement

Si vous ne connaissez pas encore le château d’Espeyran dans le Gard, faites y une place dans vos prochaines escapades. Tout d’abord, c’est un superbe domaine qui abrite pas moins de 5 500 objets d’époque. Parmi eux, une collection de calèches ou encore une sellerie. Ce domaine fait aussi cohabiter l’ancien et le moderne, car il héberge également le Centre national du microfilm et de la numérisation. De plus, c’est devenu le premier établissement appartenant au domaine privé de l’Etat à avoir signé pour une durée de cinquante ans une convention d’ »obligation réelle environnementale ».

La convention d’ »obligation réelle environnementale « 

Ce sera donc l’occasion de se familiariser avec ce nouvel outil juridique, qui vise à défendre la vocation écologique d’un espace. La convention d’ »obligation réelle environnementale  » n’est pas une vraie nouveauté, car elle est apparue en France en 2016. Cependant, elle est encore très, très peu mise en place concrètement. En ce sens, la démarche du château d’Espeyran est une grande première.

Espeyran est donc le premier établissement appartenant au domaine privé de l’Etat à avoir signé pour une durée de cinquante ans, une convention d’ »obligation réelle environnementale » Cette convention a été faite avec la direction régionale des affaires culturelles, le Conservatoire d’espaces naturels (CEN) Occitanie et le Syndicat mixte de la Camargue gardoise. Cela oblige des espaces pas forcément déclarés zone protégée à avoir une démarche volontariste en faveur de l’environnement et son respect.

Les motivations du domaine

Il faut dire que cet engagement se prête parfaitement au domaine du château. Un décret du 19 février 1964, paru au Journal officiel du 21 février, entérinait sa donation, faite au Ministère des Affaires culturelles. Le domaine s’étend sur 13 hectares et se compose d’une grande diversité de paysages et une riche biodiversité. On y trouve entre autres des cèdres du Liban, les arbres de Judée et magnifiques orchidées. La faune recèle des animaux connus comme des renards, des chouettes et d’autres moins connues comme les genettes (sorte de chat à très longue queue) ou une exceptionnelle colonie de chauve-souris, des sérotines.

Une implication de tous les instants

Du coup, les acteurs qui gravitent autour du domaine vont devoir intégrer dans leurs actions un cahier des charges précis. Il doit tenir compte de certains impératifs liés à la nature et son fonctionnement. Par exemple, le moment pour tondre la pelouse ne devra pas brusquer et empêcher la reproduction d’une espèce ? Ou il faudra réfléchir a comment entreprendre des travaux sans nuire à la présence des animaux pour rester conforme à l’ORE ?

Et un état d’esprit

Quand on est les premiers, on fait figure de laboratoire expérimental. Il va donc falloir, pour bien enclencher les processus s’appuyer sur un état d’esprit, qui implique un changement de posture global. Tout le monde est mobilisé, même les photographes chargés de l’archivage numérique ont désormais également pour mission de scruter la faune et la flore pour réaliser des clichés et documenter les naturalistes. Des pièges photographiques ont été installés permettant de découvrir l’activité nocturne du parc au moindre mouvement d’un animal.

À faire partager par tous

En partie de cet engagement, le ministère de la Culture fait un geste fort. En plus du budget de 15 000 euros annuel, le ministère de la rue de Valois a dégagé la somme de 40 000 euros afin d’entamer la démarche et de financer certaines études préalables et nécessaires au projet.

Espérons que toute cette motivation soit contagieuse et ainsi permettent de mener cette ORE en lien avec le public et les habitants du territoire, même si cela risque de susciter des surprises. La paysagiste du patrimoine Frédérique Tézenas du Montcel prévient « Est-ce que les visiteurs sont prêts à accepter un effet d’abandon, par exemple des arbres morts dans un parc ?« .

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La Rédaction