Comme toutes les listes rouges, nous ne voudrions pas que celle de l’UICN (Union internationale de la conservation de la nature) s’allonge. Hélas comme souvent entre les volontés affichées et la réalité produite, il y a un monde. C’est justement ce monde qui est menacé comme le rappelle la triste mise du bilan des espèces menacées. Cette fois, l’organisation souligne notamment l’effet destructeur des activités humaines sur la faune marine. Aucune espèce marine n’est épargnée par l’effet destructeur des activités humaines sur la faune marine.
Les chiffres sont sans appels
Les chiffres sont terribles et sans appels. Sur les 150 388 espèces de cet inventaire particulièrement triste, près de 1 000 vivent dans un milieu aquatique. Parmi elles, il y en a 1550 menacées d’extinction. C’est donc l’ensemble du milieu aquatique qui est plus ou moins touché. Les activités humaines touchent l’ensemble des strates de la biodiversité marine. Cela va des mollusques aux mammifères marins en passant par les coraux. Rappelons que parmi ces espèces 7 % des requins et raies, 36 % des coraux constructeurs de récifs sont menacés d’extinction au niveau mondial.
Un exemple parmi tant d’autres : la situation critique des dugongs
L’espèce qui semble le plus représentatif de cette extinction inéluctable si les choses continuent, c’est le dugong. Parmi eux, les dugongs d’Afrique de l’Est et de Nouvelle-Calédonie sont particulièrement menacés. Les premiers ont été classés en « danger critique », il n’en reste plus que 250 individus, et les seconds en « danger » avec seulement 900 membres. Nous recensons plusieurs causes à cette situation, elles résument les grands classiques de ce qui génèrent les situations critiquent pour de nombreuses autres espèces.
Des causes directes et indirectes
En premier lieu, il y a les causes directes. Cela comprend les captures involontaires dans les engins de pêche en Afrique de l’Est, mais aussi le braconnage en Nouvelle-Calédonie. Ensuite, il y a les causes indirectes. Elles concernent la nourriture principale de ces mammifères herbivores. Celle-ci se fait de plus en plus rare. Les herbiers sont détruits par l’exploitation pétrolière et gazière, mais aussi par la pollution chimique et le chalutage. Pour endiguer ces problèmes, il n’y a pas de miracles, cela passe par la création d’aires de conservation supplémentaires pour permettre aux populations locales de bénéficier de zones protégées.
Des coraux face à une pandémie destructrice
Comme on peut le voir à propos des Dugongs, le déclin qui touche bon nombre d’espèces animales relève d’abord du déclin de la faune. C’est donc sans surprise que l’alerte de l’UICN concerne aussi les coraux. Ce sont eux qui sont au cœur du développement des communautés aquatiques. Or, la faune marine est elle aussi en danger et subit aussi un fort déclin.
Un exemple caractéristique : le Corail à colonnes
On peut citer parmi cette faune aquatique le Corail à colonnes . Il passe de la catégorie « vulnérable » à celle de « critique » dans les derniers rapports de l’UICN. Sa population s’est réduite de 80 % dans la majorité de son aire de répartition depuis 1990. En fait ce corail, peuplant majoritairement la mer des Caraïbes, doit surtout sa destruction à la maladie de la perte des tissus coralliens. Durant les quatre dernières années, ce mal s’est répandu dans les populations de coraux à colonnes à cause de leur affaiblissement immunitaire. On peut évoquer, pour expliquer la propagation de ce mal un blanchissement des coraux provoqué par l’augmentation des températures marines. Cependant, il faut rajouter que les divers antibiotiques et produits chimiques déversés dans la mer ont très certainement accentuer le processus.
Les mollusques ne sont pas épargnés
La liste, hélas, ne s’arrête pas là. Les mollusques en souffrent aussi particulièrement. La dernière mise à jour de la liste rouge des espèces menacées pointe notamment le cas des ormeaux. 20 des 54 espèces d’ormeaux (Haliotis) sont aujourd’hui menacées d’extinctions. Cet animal, aussi nommé « truffe des mers », subit un très fort braconnage à travers le monde, car il se vend à prix d’or.
La France et ses territoires outre-mer particulièrement concernés
Dans cet état des lieux global de la situation, la France est particulièrement concernés. En effet, notre pays figure parmi les 10 pays hébergeant le plus grand nombre d’espèces menacées. 1 983 espèces menacées au niveau mondial sont présentes sur son territoire, en métropole et en outre-mer.
Crédit photo : Qui nguyen