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Iran : l’exil parfois « sous surveillance » des refugiés

Pour avoir une idée plus précise de la nature d’un gouvernement, rien de mieux que de regarder ses méthodes envers ses concitoyens. Derrière les discours, les prises de position ou les explications, il faut toujours avoir un œil sur les actions menées à l’intérieur et à l’extérieur de ses frontières envers ceux qui ne sont pas toujours d’accord avec les dirigeants. A ce titre, l’exemple de l’Iran est édifiant. On connaît l’ampleur de la répression qui sévit en Iran, cependant, elle ne s’arrête pas aux frontières. Les réfugiées qui quittent le pays sont toujours sous une menace constante, même en exil.

L’Iran, un pays sous tension

Tout ne se passe pas comme le gouvernement iranien pourrait l’espérer. Le pays est de plus en plus secoué par des manifestations déclenchées par la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, décédée après son arrestation par la police des mœurs. Sa faute est une infraction au code vestimentaire imposé aux femmes par la République islamique. Pas vraiment une nouveauté, hélas cependant, ce fut en quelques sortes un foulard de trop sur le visage de la terrible, et de plus en plus incompréhensible, réalité.

Des manifestations et de nombreux exilés trop bruyants

La répression des manifestations, qualifiées d’émeutes par le pouvoir en place, a fait au moins 476 morts. On note aussi l’arrestation de plusieurs milliers de personnes selon l’ONG Iran Human Rights (IHR). De fait, de très nombreuses personnes cherchent asile pour échapper a la répression. Ce sont ces personnes qui dérangent les dirigeants iraniens. En effet, ils ne peuvent pas exercer leur habituelle censure, et toutes ces personnes sont autant de voix qui dénonce le régime en place dans le pays.

Assassinats et menaces sur la famille

Alors il faut agir en sous-main et menacer encore et encore. Comme pour tout bon régime dictatorial qui se respecte, toutes les méthodes sont bonnes. Cela va du classique assassinat au recrutement, plus ou moins sous la menace, « d’espions » chargés de récolter des informations. En fait, pour calmer les ardeurs de ceux qui, depuis leur pays d’exil, veulent parler de ce qui se passe en Iran, la base, c’est la menace sur la famille. C’est très simple et souvent dissuasif. On contacte la personne anonymement bien sûr, on lui passe un proche qui explique qu’il va finir en prison si la personne ne se tient pas à carreau.

Des prisons particulièrement dissuasives

La méthode est terriblement efficace, car on sait que les prisons regorgent d’opposants politiques qui subissent des traitements bien particuliers quand ils sont derrière les barreaux. Le pire, c’est que si vous acceptez ce premier chantage de base, il peut se renouveler, non plus pour que la personne reste tranquille, mais au contraire devienne active dans la surveillance et la délation. Il s’agit alors de devenir une sorte de mouchard infiltré dans la communauté du pays concerné et d’envoyer des infos. Tout cela est, bien sûr, pour éviter qu’il arrive malheur a vos proches.

De la bonne utilisation des réseaux sociaux

Évidemment, pour tout cela, les autorité iranienne s’appuient aussi sur les réseaux sociaux. Paradoxalement, les autorités iraniennes font partie des pays ou la censure est la plus forte sur ces réseaux censée véhiculés des images d’un occident décadent et satanique. Cependant, ils s’en servent pour contourner les sanctions, mais aussi pour rassembler des informations sur les militants et mieux les contrôler.

Comme on peut le comprendre, arriver dans un autre pays n’est pas forcément la fin des soucis pour bon nombre de réfugiés iraniens qui espère tout de même qu’un jour, ils verront pour leur pays, peut-être un peu plus de révolution et un peu moins d’islamisme.

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La Rédaction