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La chasse: difficile de concilier nature et tradition

La réglementation de la chasse fait partie de ces thèmes récurrents qui reviennent dans l’actualité. Les demandes se font, comme pour la corrida par exemple, pour en limiter l’activité. Comme souvent, pour ne froisser personnes, les propositions médianes du gouvernement ne satisfont aucun des deux camps. Elles sont jugés trop timides pour les associations de protection de la nature et trop contraignantes pour les défenseurs de la chasse. Ce n’est pas une nouveauté, car ces nouvelles règles s’ajoutent les unes aux autres. Depuis 2013, il n’y a pas eu une seule année sans des modifications administratives et réglementaires de la pratique. Preuve s’il en est que l’avenir de la pratique cynégétique travaille la société toute entière.

La chasse : la troisième activité sportive sous licence des Français

Pour continuer le parallèle avec la corrida, la pratique de la chasse se confronte surtout avec des changements de perceptions dans notre société. Ce n’est pas une nouveauté, car ces nouvelles règles s’ajoutent les unes aux autres. Il reste aussi à bien définir et à éliminer quelques idées fausses sur l’activité cynégétique pour améliorer le débat et éventuellement trouver un terrain d’entente raisonnable.,

On ne peut pas nier que la France est un pays où l’on chasse beaucoup. La France compte un peu plus d’un million de pratiquants. C’est la troisième activité sportive sous licence par les Français derrière le football, qui compte près de 2 millions de licenciés et la pêche avec ses 1,5 million de pratiquants.

Une pratique, pas toujours à la portée de tous

Cependant, il faut alors commencer à éliminer certaines idées reçues. Tout d’abord, avoir autant de chasseurs en France, n’est pas véritablement une très vieille tradition. Notons qu’il n’y avait que 100 000 chasseurs à la fin du 19e siècle. Rappelons principalement que l’activité était trop onéreuse pour l’immense majorité de la population. Elle pouvait par contre revêtir un vrai complément indispensable et occasionnel à la subsistance de certaines familles. La « démocratisation » et un aspect, plus activité que nécessité, date de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le pic a cumulé en 1984 avec 2,4 millions d’adeptes. Elle pouvait par contre revêtir un vrai complément indispensable et occasionnel à la subsistance de certaines familles.

Pour confirmer cela rajoutons que seulement 4 % des chasseurs sont des agriculteurs et 20 % des ouvriers. Ce sont donc plus des cadres qui constituent le gros des troupes, et qui vivent dans un milieu urbain. La chasse n’est donc plus le reflet essentiellement du monde rural. C’est plutôt celui de personnes qui veulent garder un contact avec celui-ci. On rentre alors parfois, dans une vision un peu désuète et irréaliste de la campagne. Il s’agit plus de vouloir évoluer quelques heures dans un monde ou des traditions et un certaines idées de notre pays persisteraient.

Un espace rural en pleine mutation

Seulement, voilà, la réalité évolue et les nostalgiques de la campagne de leur enfance doivent l’admettre. L’espace rural n’est plus vraiment celui de nos livres et nos souvenirs. D’un côté, on retrouve maintenant de nombreux espaces agricoles à usages intensifs. Pour cela, il a fallu abattre les haies et de petits espaces boisés. D’un côté, on retrouve maintenant de nombreux espaces agricoles à usages intensifs. Le petit gibier traditionnellement chassé comme le lapin ou la perdrix a vu leurs effectifs s’effondrer.

De l’autre côté, on assiste à une reforestation provoqués par la récession agricole. Du coup l’inventaire forestier national a atteint 17 millions d’hectares aujourd’hui. En comparaison, il était inférieur à 10 millions d’hectares en 1908. Avec cet accroissement, les populations de grands ongulés, peu nombreux au milieu du 20e siècle ont littéralement explosé. L’extension du milieu forestier a été favorable aux cerfs, chevreuils, et autres sangliers. En conséquence, on assiste aussi à une nouvelle répartition du loup en France, qui en est la directe conséquence. En effet, ce prédateur se nourrit principalement d’ongulés.

Agir à long terme et en concertation

Maintenant, il faut arrêter les actions trop précipitées et naïves, pour arriver a réguler à long terme. Il s’agit d’éviter des décisions dont le résultat serait plus nuisible qu’autre chose. Par exemple, l’Office français de la biodiversité instaure la gestion adaptative de la chasse. Auparavant, le nombre d’oiseaux tués était régulé par la durée de leur période de chasse. Désormais, les chasseurs et les naturalistes doivent s’accorder tous les ans sur la taille des populations des oiseaux chassés et sur un niveau de prélèvement qui ne mette pas en danger l’espèce.

Pour finir, notons que la France récence quatre à cinq millions de titulaires du permis de chasse, alors que le nombre de pratiquants réel diminue largement. Être chasseur devient de plus en plus un état d’esprit, une volonté communautariste qu’une pratique concrète.

Crédit photo : mohammed-ouzzaoui

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La Rédaction