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Macao abat elle ses dernières cartes ?

Macao est une île et une ville chinoise et pourtant, elle n’a pas vraiment les caractéristiques classiques du territoire chinois. Et pour cause, Macao est seul territoire chinois où les casinos sont légaux. Évidemment, tout ceci ne fait pas très communiste, car toute l’économie de la ville tourne autour de cette activité. Cependant, il apparaît de plus en plus difficile pour le gouvernement chinois de maintenir une tolérance trop grande qui génère des flux d’argent pas très net. Récemment, la baisse de l’activité due au Covid a consolidé l’envie de réduire l’activité du territoire.

Macao, un territoire chinois un peu spécial

Tout d’abord, il faut prendre en compte que le chiffre d’affaires des casinos y est quatre fois plus élevé qu’à Las Vegas. Ce qui fait de Macao l’une des villes les plus riches du monde. La population est de 650 834 habitants en 2016, dont la majorité est bien sur « Chinoise. En 1987 après d’intenses négociations entre le Portugal et la Chine, les deux pays convinrent que Macao allait revenir à la souveraineté chinoise. Ainsi, depuis décembre 1999, le nom officiel de Macao est « région administrative spéciale de Macao de la république populaire de Chine.

Un pays, deux systèmes

Macao est régi selon les principes du gouvernement central de la république populaire de Chine qui fait cohabiter 2 systèmes dans un pays. Cela sous-entend un régime spécial comme pour sa voisine Hong-Kong. Les deux endroits profitent d’un haut degré d’autonomie. Par conséquent, le gouvernement local gère tout, sauf les relations extérieures et la défense. La république populaire de Chine a garanti le maintien de son système économico-financier et de ses spécificités pour au moins 50 ans, c’est-à-dire au moins jusqu’en 2049.

Un redémarrage prometteur après les restrictions sanitaires

Il reste que le gouvernement central de Pékin voit toujours d’un air soupçonneux et peut-être aussi jaloux le retour en force des touristes de Chine continentale. Ceux-ci après avoir été libérés du zéro Covid depuis plus d’un mois, se sont ruées pour les fêtes de la ville du jeu. Le mois dernier, Macao a aboli la plupart de ses restrictions sanitaires et rouvert ses frontières, et les parieurs ont pris d’assaut ses sites historiques et ses commerces. Désireuse de mettre le Covid derrière elle, la ville a mis les bouchées doubles pour le Nouvel An lunaire, elle espère bien capitaliser sur l’événement pour soutenir une nouvelle dynamique économique.

Jeux, paris et « argent sale »

Les hôtels haut de gamme étaient complets et les autorités ont noté un retour des voyageurs en week-end. Actuellement, seuls six opérateurs se partagent ce marché juteux. En décembre, le gouvernement local a renouvelé les concessions aux opérateurs pour dix ans. Cependant, il a fallu introduire dans les nouvelles conditions la promesse de faire de nouveaux investissements hors-jeu. Il s’agit de rassurer Pékin qui le presse régulièrement à diversifier son économie qui dépend trop des jeux d’argent a son goût.

Un obstacle a la lutte anti-corruption de Pékin

Il est vrai que de son côtéle président chinois Xi Jinping mène une campagne anti-corruption A travers celle-ci, il est question de surveiller les paris et de ralentir le blanchiment d’argent. En exemple de cette attitude, on peut citer la chute du « roi du junket » Alvin Chau, condamné à 18 ans de prison la semaine dernière par un tribunal local pour avoir dirigé un empire illégal du jeu.

Un « junket » est un intermédiaire qui facilite la venue dans les casinos de Macao des joueurs. Il propose un tout-compris en jouant le tour-opérateur et le prêteur. M. Chau était le pionnier de cette industrie qui a attiré de nombreux parieurs continentaux grâce à des salles VIP et des extensions de crédit. Le secteur VIP représentait 15 % des revenus de l’industrie avant la pandémie, mais la majorité de ces gains sont considérés définitivement perdue avec les nouvelle règlementations en projets.

Une réussite qui attise les jalousies et les convoitises

Du coup, l’île se tient sur la corde raide. Difficile d’imaginer Macao, abandonner ce secteur qui génère des recettes fiscales colossales. Il est difficile d’imaginer de retrouver une forte activité touristique sans l’attrait des paris. Pour l’instant, peu de gens voudront venir à Macao, non pas pour parier, mais pour y faire autre chose. De fait, un retour a une situation classique, sans l’attrait des jeux et des casinos sanctionneraient grandement l’économie locale. Il s’ensuivrait fatalement un départ de nombreux investisseurs et le territoire deviendrait bien plus dépendant du gouvernement central de Pékin. C’est plus qu’un détail quand on sait que ce territoire est voisin de Hongkong.

Crédit photo : Roland Kwok

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La Rédaction