Si le fait que le mondial de football se soit déroule au Qatar vous a déplu, il va falloir vous y faire. Les pays du Golfe comptent bien se faire une place dans l’organisation du sport mondial. Pour cela, ils utilisent tous les moyens et surtout la puissance de l’argent. Ils profitent aussi d’une désaffection des démocraties et des pays occidentaux. Ceux-ci rechignent a assumer les coûts exorbitants liés a l’organisation de nombreux événement sportifs.
Des reproches, souvent justes, mais un peu inutiles
Comme toujours, on a eu droit aux réfections outrés, scandalisés et ironiques des militants des droits de l’homme, des écologistes et des puristes du ballon rond. Chacun joue son rôle en pointant avec justesse dans ces pays, des manquements aux droits élémentaires de certains habitants, des aberrations écologistes manifestes et aux traditions nulles en de multiples sports. Seulement, voilà, les gesticulations plus ou moins médiatiques n’enrayent en rien une pratique déjà bien ancrée et que certains découvrent, ou feignent de découvrir, avec le mondial de football.
Le sport de haut niveau déjà présent dans le Golf
En effet, rien de bien neuf, le Golfe accueille depuis longtemps la Formule 1, la Boxe, les arts martiaux, le Golf et bien d’autres. Tous ces sports, entre autres ne font pas vraiment la fine bouche. Ils ont trouvé dans ces contrées, réputés inhospitalière et reticentes aux monde moderne, des possibilités que les pays occidentaux ne daigent pas leur accordés depuis longtemps. Il reste que les pays du golf ne veulent plus être les simples échappatoires de fédérations sportives en mal de reconnaissance et en proie à un déficit audiovisuel et de marketing.
Mais ils veulent organiser encore plus de compétitions
Ils passent dans la division supérieure avec des projets encore plus grands pour l’avenir. L’Arabie Saoudite accueillera les Jeux asiatiques d’hiver en 2029. Elle n’a eu d’ailleurs aucun concurrent quand elle a proposé de les organiser. Par ailleurs, l’Arabie Saoudite et le Qatar comptent poser leur candidature à l’organisation des Jeux olympiques. Enfin, la première souhaite organiser la Coupe du monde de football 2030 en association avec l’Egypte et la Grèce.
Si cette tendance s’accentue, cela, évidemment, ne doit rien au hasard et pas seulement aux efforts des pays concernés. Il faut aussi tenir compte du retrait des autres nations et notamment les démocraties.
Par contre les démocraties n’en veulent plus
À cela, 2 raisons, la première, est le financement et le retour sur investissement. Il faut pour cela considérer que si l’argent est un argument pour faire venir un événement chez soi, c’est aussi un argument pour ne pas le faire venir. Le coût moyen d’une Coupe du monde de football tourne actuellement autour de 10 milliards de dollars et grimpe à chaque fois. De fait, ces événements sont clairement hors de la portée du budget de nombre de pays. Pour d’autres plus fortunés, il reste le problème lié aux risques de voir de nombreuses structures et autre investissement de n’être jamais véritablement amortis.
Des comptes à rendre pour les présidents, pas pour les émirs, les rois ou les dictateurs
On arrive alors à la 2e raison. Les États démocratiques, doivent rendre des comptes à leurs électeurs contribuables. Il sont donc de plus en plus frileux pour engager des milliards de dollars en sachant que financièrement le jeu ne vaudra pas la chandelle. Les élus et les gouvernements doivent rendre un minimum de comptes. On imagine le tollé d’un trop grand déficit pour un événement sportif qui se déroulerait en France.
Par contre, les monarchies et les dictatures ne sont pas confrontées à cet obstacle. Personne n’a demandé aux Qataris ce qu’ils pensaient de la décision de la dynastie Al-Thani de dépenser autant d’argent pour un tournoi de football. De leur côté, les grands événements sportifs peuvent apparaître un investissement moins coûteux et inutile s’ils sont considérés comme des opérations de prestige visant à influencer l’opinion publique mondiale et à améliorer une image de marque. Du coup, l’investissement s’amortit sur plusieurs plans.
Les fédérations se voilent la face
Enfin, il convient de rajouter a cela que de nombreuses institutions sportives internationales ne font pas la fine bouche et ne voient aucun inconvénient à s’associer avec des pays jugés peu fréquentables. Pour cela, un peu de démagogie bien placé s’avère utile. Par exemple, Gianni Infantino, le président de la Fifa, a expliqué sans même un petit rictus « l’Occident est hypocrite. Permettre que la Coupe du monde se tienne au Qatar, c’est un coup porté au colonialisme et à l’impérialisme même un acte de contrition.
Il faudra donc s’y faire les pays du Golfe vont continuer s’engager dans le sport. Cela fait partie d’un vaste projet, pour diversifier leur économie. Ils doivent la détacher du pétrole et l’orienter vers les nouvelles technologies, le tourisme et le commerce. Pour cela, le sport est un bon vecteur pour redéfinir leur image. On se rend bien compte que depuis quelque temps, l’influence est grande pour faire des pays du golf, des endroits incontournables, à la pointe de l’innovation et où il faut être. Si on peut essayer de limiter les impacts internationaux et encadrer certaines actions, on ne saurait leur reprocher de préparer du mieux possible le futur de leur pays à long terme, on devrait même y songer, nous aussi un peu plus.
Crédit photo : Ben Koorengevel
