Une progression depuis 200 ans
Cet essor démographique n’est pas nouveau, mais il ne se déroule pas en même temps sur l’ensemble de la planète. Il faut en effet la conjonction de plusieurs éléments pour dynamiser et rompre le quasi-équilibre entre les naissances et les décès en place jusque dans les années 1800. En effet, entre le taux de naissance élevé était tristement contrecarrer par les épidémies et les famines. L’essor économique de la révolution industrielle qui s’est implanté dans les états occidentaux a permis une accélération des progrès d’hygiène, de médecine. Pour ces pays européens et d’Amérique du Nord, la mortalité infantile a diminué dans un premier temps. Ce n’est que dans un deuxième temps, que l’on peut voir apparaître une réduction significative des naissances dû aux nouvelles conditions de vie.
Une progression, pas partout, en même temps
Si l’équilibre a plus ou moins été retrouvée dans les pays occidentaux, cette transition démographique s’effectue maintenant dans les autres pays au fur et à mesure. Il y a donc toujours une partie du globe qui se trouve dans le premier temps, sans les effets du second. Attention, on en parle maintenant, mais en fait la croissance démographique mondiale a atteint un maximum de croissance en 1965. Depuis, cette croissance a diminué de moitié.
Pour expliquer, cette nouvelle régulation, il faut aussi se rappeler que le milieu des années 1960 marque également un tournant pour la cause féminine. L’émancipation féminine prend de l’ampleur et s’illustre par une liberté du corps de plus en plus importante et une fécondité à la baisse dans les pays de l’hémisphère nord.
Et après…
Tout cela nous amène à quelques projections pour le futur. Les chiffres indiquent que la fécondité devrait être proche de deux enfants par femme, cela pour que le nombre de naissances s’équilibre avec celui des décès. En 2022, on se rapproche de cet équilibre avec 2,3 enfants en moyenne. À titre indicatif, en 1950, la moyenne se situait à 5 enfants.
Une fécondité toujours forte en Afrique
Bien sûr, il faut considères des écarts très variés selon les régions du monde, la fécondité la plus faible est en Corée du Sud (0,9 enfant par femme) et la plus élevée au Niger (6,7 enfants par femme). À ce propos, L’Afrique demeure à ce jour le continent où la fécondité reste la plus élevée. Les prévisions indiquent un triplement de la population africaine d’ici la fin du siècle. Elle passerait ainsi de 1,4 milliard d’habitants en 2022 à 3,9 milliards d’habitants.
Après, l’Afrique va connaître à son tour la transition démographique, cependant les prévisions sont plus complexes à faire. Par exemple, l’Afrique subsaharienne connaît un faible niveau de développement. Ensuite, une majorité de sa population habite dans les campagnes où l’accès restreint à la contraception et aux services qui en découlent est un frein à la diminution de la fécondité de cette région.
Le ralentissement continue
Quoi qu’il en soit, le sort en est jeté pour le court terme, soient les vingt ou trente prochaines années. On assiste à une lente décélération dictée globalement par les choix des hommes et des femmes d’avoir peu d’enfants. Cependant, comme toujours en démographie, il faut prendre en compte une forme d’inertie. Avant une baisse significative, il faut d’abord enregistrer un ralentissement de la progression. L’image revient plus à évoquer un coup de frein qu’a un stop net et immédiat.
Le problème ce n’est pas « combien » mais « comment »
Pour le plus long terme, c’est nettement plus flou. Le modèle d’évaluation basée sur la « transition démographique » qui a permis de prédire l’évolution sur les deux derniers siècles ne sera plus d’actualité une fois celle-ci terminée. De toute façon, quoiqu’il arrive, la possibilité d’accueillir tous nos descendants sur la terre n’est pas une question de nombres. C’est avant tout, la manière de chacun de se comporter sur notre planète pour lui laisser le maximum de potentiel et d’espace vivable dont elle dispose pour nourrir nos descendants.
Crédit photo : Joseph Chan