En Thaïlande, c’est hélas, au même titre que les saisons, une sorte de rengaine qui revient chaque année. Elle prend même de l’ampleur, avec des conséquences sur la vie quotidienne de nombreux Thaïlandais. La pollution de l’air qui sévit dans ce pays continue à dépasser tous les seuils d’alertes. De fait, le port d’un masque persiste et cette fois, le Covid n’y est pour rien.
Un « smog » de plus en plus inquiétant, même a Bangkok
Une nouvelle fois, des centaines de milliers de Thaïlandais ont été hospitalisés en raison d’une vague de « smog « qui frappe le pays. Cela fait de nombreuses années que cela se produit. Cependant, la capitale Bangkok est de plus en plus touchée donc on en parle plus. Il faut dire que Bangkok représente 11 millions d’habitants. Elle doit aussi assumer son statut de porte d’entrée touristique pour le pays et l’ensemble de l’Asie du Sud-est.
Des chiffres très inquiétants
Pas vraiment de quoi réjouir les nouveaux arrivants, actuellement la capitale subit un brouillard opaque. Celui-ci incite la population à porter le masque dehors. Ce « smog » toxique, qui recouvre, est lié aux émissions des véhicules et des industries, mais pas seulement. Il est aussi question de fumées provenant du brûlage des cultures saisonnières, récurrent à cette période de l’année. Tous les voyants sont au rouge et les chiffres s’affolent. Les 50 arrondissements de Bangkok ont tous présenté des taux de particules fines bien supérieurs aux seuils de prévention. Dans le district central de Pathumwan, le taux de 70 microgrammes par mètre cube sur les 24 dernières heures a été constaté par une agence locale de veille de pollution atmosphérique. Il dépasse largement la recommandation de l’Organisation mondiale de la santé (15).
De nombreuses mesures pas très réjouissantes
Les mesures de confinement sont prises. Les enfants, les femmes enceintes et les personnes avec des problèmes respiratoires ou cardiaques doivent rester à l’intérieur. Depuis quelque temps, les crèches publiques disposent de « pièces sans poussières » dotées de purificateurs d’air pour protéger les plus jeunes. Durant un précédent épisode de pic de pollution fin janvier, il a été demandé aux habitants de travailler de chez eux.
Un triste record pour Chiang mai
Mais si la capitale est touchée, la situation est pire dans le nord du pays. Les autorités de Chiang Mai, font face à un grand classique régional. Les incendies sont un problème annuel entre les mois de décembre et avril, lorsque les agriculteurs mettent le feu à leurs champs pour défricher la terre prête pour le prochain cycle de culture. Du coup, Chiang Mai était à un moment donné la pire ville du monde pour la pollution de l’air selon IQAir. Elle a recensé des niveaux de particules PM2,5 dans l’air de la ville atteignant 117 microgrammes par mètre cube. Notons que la directive annuelle de l’Organisation mondiale de la santé indique un maximum de 5 µg / m³.
Des réactions, mais pas d’actions préventives
Du coup, le gouvernement a temporairement fermé plusieurs parcs nationaux et réserves fauniques dans les régions du nord et de l’ouest à cause des incendies, et il est prévu que l’ensemencement des nuages, si cher aux père du roi actuel sera utilisé à partir de samedi dans certaines régions.
À Chiang Mai, les autorités ont pulvérisé un brouillard d’eau le long des routes pour réduire les niveaux de poussière et ramassé des feuilles pour réduire le risque de propagation des incendies. Il a été conseillé au public de Chiang Mai d’éviter les activités de plein air, d’utiliser des masques N95 ou des purificateurs d’air.
Inquiétude pour le tourisme
Il reste qu’il ne s’agit que de mesures qui ne résolvent pas un phénomène qui s’amplifie. C’est d’abord une inquiétude pour le bien-être des habitants et pour leur santé. Ensuite, cela ne favorise pas le tourisme qui mise surtout sur les balades et la découverte de massifs montagneux. Cette pollution va complètement à l’encontre d’un tourisme à base de plein-air, de découverte de la nature, et activités sportives. C’est pourtant l’image mise en avant pour détourner de nombreux touristes de Bangkok et du bord de mer.
Crédit photo : Peggy-anke