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Exemple de « rage-baiting » : la guerre d’Ukraine n’a pas lieu

À première vue, on pourrait encore croire à un jeu de rhétorique, façon Poutine. Il n’y a pas de guerre, mais des « opérations spéciales », mais la chose est encore plus grotesque a première vue. Le premier anniversaire de la guerre en Ukraine a vu surgir sur les réseaux sociaux de nombreuses publications, vues des millions de fois, assurant que le conflit est une mise en scène, faute de documentations venues du front. Derrière cette affirmation ridicule, se cache une démarche bien moins ridicule, le rage-baiting. En argot internet, cela décrit une tactique de manipulation  pour susciter l’indignation dans le but d’augmenter le trafic internet, l’engagement en ligne, les revenus et le soutien.

La guerre d’Ukraine n’a pas lieu

Voilà une nouvelle théorie du complot qui prend de l’épaisseur. Fini les morts, les destructions, les exactions en tout genre, pour l’extrême-droite complotiste américaine la guerre en Ukraine est fausse. Ce n’est pas vraiment une affirmation nouvelle, mais bizarrement plus on s’enfonce dans le conflit, plus certains s’enferment dans leurs délires. Bien sûr, pour mener cette nouvelle croisade de désinformation, on retrouve des spécialistes du genre.

Les cadors du complotisme aux commandes

Parmi ces nouveaux négationnistes , le compte Catturd, qui soutient notamment Donald Trump et suivi par près de 1,5 million de personnes. Il vient de publier un post vu plus de 10 millions de fois. Ce post s’inquiète « nous ne recevons pas d’images, pas de mises à jour détaillées, pas de graphiques expliquant comment la guerre se déroule, qui a le contrôle de tel ou tel territoire ». Parmi ceux qui s’accrochent à cette ineptie, citons Kyle Becker. C’est un ancien du média très conservateur Fox News et désormais producteur de podcast. Il s’étonne « où sont les images de guerre ?  Ça sent l’arnaque et le peuple américain en a marre. » On retrouve aussi Stew Peters, podcasteur américain qui relaie de nombreuses théories complotistes. Sa spécialité, détourner des photos postées par des comptes officiels ukrainiens d’immeubles reconstruits après des bombardements. Pour ce « spécialiste du batiment », ce ne serait qu’une mise en scène pure et simple, car il serait impossible de réparer un édifice si rapidement. 

Tout bon menteur vit au dépens de celui qui l’écoute.

Soyons clair, ces gens ne sont pas fous et ils ne croient nullement en ce qu’ils écrivent. Pour eux, « tout bon menteur vit au dépens de celui qui l’écoute ». Il s’agit de pousser jusqu’au bout le rage-farming, pour en tirer des bénéfices.

Faire monter la colère et la haine

En effet, il ne s’agit plus de partager ou de faire savoir, mais bien de choquer et de provoquer pour faire du buzz et entretenir ainsi une activité autour d’un site ou d’une publication. Ensuite, fort de cette audience, on peut glisser insidieusement les véritables messages, que l’on souhaite partager. De plus, contrairement au clickbait, le rage baiting a presque toujours une connotation négative. L’appâtage manipulent les utilisateurs pour qu’ils répondent de la même manière. Ils suscitent de la colère voir de la haine, identiques  aux « titres »,  ou aux commentaires virulents et souvent offensants.

S’opposer, dénoncer, revendiquer sans arrêt, ca rapporte sur internet

Enfin, il convient de ne jamais oublier que de nombreux « opposants », « libres penseurs »,  « libertaires » et autres sur internet, vivent de la crédulité et du suivi de leurs propres moutons dont ils se moquent. Le trafic internet cela rapporte d’abord de l’argent. On vise souvent les méthodes des « influenceurs » officiels, mais nombre de soi-disant militants de la libre expression en font autant. Ils recherchent en fait que liberté de se faire de l’argent. Pour cela ils sont prêt à raconter n’importe quoi et crier a la censure juste parce qu’ils sont contredit. Le fait de ne pas avoir suffisamment d’audience n’est pas simplement le fruit d’une censure, c’est aussi la sanction d’une médiocrité globale de penser et de faire.

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La Rédaction