Faire et défaire, c’est toujours travailler nous dit l’adage, c’est un peu ce qui se passe avec le ferroviaire en France. Au fil du temps, le chemin de fer est remis à l’honneur dans notre pays, pour au fur et à mesure, tomber en disgrâce et repasser au second plan. Pour illustrer ce phénomène, nous revoilà en plein « revival » avec une nouvelle programmation à long terme pour des infrastructures de transport les plus décarbonées possible. De plus, le gouvernement veut également en profiter pour rénover des réseaux et ajouter des « RER » autour des grandes villes.
Le ferroviaire a l’honneur, pas vraiment nouveau
Ce n’est donc pas la première fois que l’on nous va nous resservir les avantages du train français. On peut en effet s’enorgueillir d’un maillage développé depuis bien longtemps. À cela, on peut rajouter une évolution technologique qui a très sensiblement permis rapprocher dans le temps l’ensemble des villes françaises. Bien sûr, il reste toujours des choses a améliorer, notamment dans le service, mais de nombreux pays nous envie notre réseau hexagonal.
De nouveaux enjeux
Cependant, l’enjeu actuel dépasse le simple cadre d’une concurrence entre les moyens de transports. Les enjeux écologiques et énergétiques doivent pousser l’état à reprendre les rênes de ce dossier pour en diriger les grandes lignes. Il s’agit de bien déterminer les objectifs et de repartir des axes de développement complémentaires plus que concurrentiels.
100 Milliards pour rénover et développer
En ce qui concerne, en débloquant des dizaines de milliards d’euros, a Première ministre Elisabeth Borne a mis fin à des mois d’hésitations. C’est un plan de 100 milliards d’euros d’ici 2040, qui va s’ajouter aux sommes déjà engagées.
En priorité, c’est un engagement pour mettre un terme au vieillissement du réseau et le moderniser. Il s’agit en particulier de remplacer les voies ferrées, de renouveler la signalisation et de numériser les postes d’aiguillage. Ensuite, ce sera la mise en service des « Réseaux express régionaux » qui concernera aussi le fret, autour d’une douzaine de grandes villes, comme Strasbourg, Bordeaux ou Grenoble.
En progrès, doit persister dans l’effort
Le but, comme d’habitude, est de proposer un transport en commun régulier, facilement accessible et fiable afin de réduire leur usage de la voiture. Ce n’est pas vraiment un discours nouveau, mais jusqu’ici, c’est rester un vœu pieu. Certainement, par un manque de moyens et surtout de réelle volonté. À ce sujet, de nombreuses associations écologistes comme Le Réseau Action Climat insiste pour aller plus loin. Il faut intégrer ce geste dans « une politique de mobilité globale et cohérente de bout en bout ». Cela sous-entend la prise en compte et le développement en parallèle de l’autopartage, le covoiturage, le vélo, la rénovation des voies d’eau et bien d’autres.
Un financement qui inclue les pollueurs et les profiteurs
Concernant le financement, comme d’habitude, il va faire grincer des dents. Le gouvernement veut mettre à contribution les secteurs les plus émetteurs de gaz à effet de serre. Le premier visé est bien sur l’aérien et déjà Syndicat des compagnies aériennes autonomes (Scara) a réagi. Une autre manne financière est visée, ceux qui dégagent des profits importants comme les sociétés d’autoroutes. Et pour celles-ci, le gouvernement pourrait ne pas attendre la fin de leurs concessions dans les années 2030.
Attendre et voir
Faire payer les puissants du royaume et maintenir une politique volontariste ayant pour premier objectif le service des particulier et l’écologie, voilà un programme bien ambitieux. Il reste maintenant a faire ce qui est dit. Attention, c’est là que les choses se compliquent. Que les mauvaises langues se tiennent, des gouvernements précédents de bords différents ont souvent, en la matière, fait de nombreuses promesses avant de lâcher l’affaire.
Crédit photo : Antoine Beauvillain