Manger de la viande ou pas n’est pas seulement une question de goût. Évidemment, cela peut être une démarche de vie personnelle. C’est aussi parfois une démarche dictée par la culture et la religion. Cependant, au-delà du choix dualiste, bien ou pas bien, la quantité de viande que l’on mange est aussi dictée par le facteur économique. Ainsi, avant de devenir un choix, manger de la viande est aussi conditionné pour beaucoup par la possibilité d’en avoir et d’en acheter.
Manger de la viande, c’est d’abord pouvoir le faire
C’est ainsi que Le Temps, le quotidien de Genève relativise les habitudes alimentaires mondiales. Les chiffres sont souvent bien plus évocateurs que bien des commentaires. C’est pour cela que, le quotidien de la Suisse romande et francophone s’est servis de la datavisualisation pour étayer et rappeler quelques fondamentaux. Parmi ceux-ci, avant d’être une manière de vivre l’alimentation est avant une nécessité de survie. Concernant, les différentes habitudes alimentaires dans le monde et la consommation de viande, il faut donc en revenir à la richesse. Le constat est simple. Plus le PIB par habitant est élevé, plus la quantité de viande avalée par personne a tendance à augmenter.
Burundi d’un côté, Etats-Unis de l’autre
À partir de là, on peut prendre l’exemple du Burundi. Avec, en 2020, 750 dollars par habitant, était l’un des pays les plus pauvres. C’est aussi celui où on a le moins mangé de viande. Ses habitants consomment seulement 3,1 kilos par habitant en un an. Évidemment, pour étayer cela, il faut prendre le contraire. On se tourne alors vers les États-Unis où le PIB par habitant s’élevait à 63 028 dollars. Les habitants ont affiché une consommation de viande de près de 128,6 kilos par habitant cette année-là. Comme on peut l’imaginer, nous sommes en tant que Français plus proche de la consommation d’un Américain que de celui d’un Burundais. En France, le PIB par habitant était de 47 972 dollars, et chaque habitant mange 78,2 kilos de viande.
L’exception notable, l’Inde
À noter tout de même que comme dans toute règle, il y a l’exception qui la confirme. Cette exception, c’est l’Inde. Seulement 4,6 kilos de viande par habitant y ont été consommés en 2020, c’est nettement moins que dans de nombreux pays plus pauvres, et cela fait partie des consommations de produits carnés les plus basses du monde. Les raisons sont évidemment culturelles et religieuses. Attention tout de même aux généralisations trop faciles. Les Indiens ne sont pas majoritairement végétariens, il faut plus se tourner vers la non-consommation de certaines viandes.
Une consommation en augmentation constante
Notons que l’accès et la consommation de viande ainsi que celle de poissons et fruits de mer est en constante augmentation, selon l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). En 1961, chaque habitant en consommait en moyenne 32,1 kilos. Près de soixante ans plus tard, ce chiffre a presque doublé, en étant passé à 63,2 kilos en 2020. C’est pour cela que de nombreuses études, il faudrait remplacer ne serait-ce que 20 % de la consommation mondiale de bœuf par un ersatz de viande dans les trente prochaines années pour réduire de moitié la déforestation et les émissions de CO2 qui lui sont liés.