On prend les mêmes
À ma gauche, Joe Biden, 80 ans, démocrate, qui va se représenter, car son parti ne veut pas faire de vague. A ma droite, Donald Trump, 76 ans, qui va se représenter parce que son parti craint la tempête. Ils ont réussi tous les deux à réunir une écrasante majorité sur un point. Deux Américains sur trois ne veulent ni de Joe Biden, ni de Donald Trump pour la présidentielle de 2024.
De manière ironique, on pourrait poser une question. Comment cet apparent modèle de démocratie moderne et dynamique va se retrouver a proposer un duel, jugé insupportable de vieux monsieurs qui ont déjà donné, sans vraiment convaincre ?
Les démocrates derrière Biden
Presque dramatique, le Parti démocrate va devoir retenir son souffle pour que son candidat ne fasse pas de gaffes. Cela pourrait accentuer sa relative faiblesse dans les sondages, avec 42,6 % d’Américains satisfaits. Il faudra aussi faire avec un président en exercice le plus âgé. S’il était réélu, il aurait 86 ans à la fin d’un second mandat. On note parfois des signes et des attitudes très limite. Cela va du bégaiement, d’approximation dans l’énoncé, et même l’impression de chercher son chemin. Tout cela juste parce que le parti reste traumatisé par des débacles dus a des luttes internes trop apres. Il s’agit de faire bloc rapidement, au risque de choisir un candidat très consensuel et donc lisse et sans relief.
« Finir le job »
Ces faiblesses ne sont guères pas compensées par des résultats extraordinaires, notamment dans sa lutte contre l’inflation. On assiste plus à une gestion de la place et des affaires courantes qu’a une présidence innovante. D’ailleurs, le créneau de Biden est » finir le job ». On est quand même loin de Kennedy ou même Obama.
Le parti Repub….Trumpiste
Que dire pour Donald Trump qui n’a pas déjà été écrit ? Le mélange entre réalité et fiction fait plus de lui une espèce de gourou dont les fans acceptent tous les excès, les mensonges, les aberrations. Il maintient son monde dans un état stressant de complot éventuel constant, tout en jouant au golf. Concrètement, il promet d’abord de défendre le port des armes à feu et affiche sa volonté première en matière de lutte contre l’immigration illégale. Il réussit surtout a exarcerber ses troupes pour qu’ils terrorisent son propre parti.
Trump : une campagne en fonction des compagnes
Il lui faudra pourtant faire campagne en étant cerné par les affaires judiciaires. Après son inculpation au pénal, une premier historique, devant la justice de New York dans l’affaire du paiement à l’ex-pornstar Stormy Daniels, le candidat est actuellement poursuivi en diffamation, au civil, par une ancienne chroniqueuse qui l’accuse de viol. Il reste que cette situation renforce l’image au vu de ses adeptes d’un homme persécuté par un complot contre lui a l’instar d’une fiction digne d’un film hollywoodien.
Un duel sans envergure
On se retrouve donc avec la probabilité d’un nouveau duel que presque personne ne veut. Les deux protagonistes ont comme plus gros ennemis d’un côté la maladie, l’age et une absence de grandeur. De l’autre, la justice, la réalité et l’excès. La campagne au grès, des banalités ou autres outrances va s’étirer sur dix-huit mois. On ne va certainement pas se faire une fracture du cerveau pour la suivre.
Crédit photo : Shari Sirotnak