Les enjeux du football professionnel actuel sont de plus en plus importants. Un joueur ratant une passe ou pire, encore un penalty peut engendrer des conséquences qui vont bien au-delà du strict résultat sportif. Il en set de même pour les arbitres. Une décision litigieuse, et voilà les joueurs, les supporteurs, les commentateurs télés et radios, les commentateurs frustrés des réseaux sociaux et bien sur les investisseurs et autres sponsors sur les dents. De fait, la préparation mentale et physique de l’élément central d’un match a largement évolué.
L’arbitre est aussi un sportif
Nous avons, pour les plus âgés d’entre nous ou pour les amateurs de divisions perdues l’image de ce bonhomme, bien planté dans le rond central. C’est devenu une sorte d’image d’Épinal. Aujourd’hui, les arbitres sont de vrais athlètes. De même, que les joueurs actuels font des choses impensables il y a 20 ans, l’arbitre est devenu un professionnel de l’endurance. Il couvre environ 11 kilomètres sur les 90 minutes d’une rencontre. Seul le rugby et le football australien à très haut niveau demandent autant d’effort. Les assistants, eux, parcourent environ 6,5 bornes par partie.
Des kilomètres en plus
Cette spécificité est du a l’absence de véritables temps morts. Il s’agit de pouvoir suivre comme il faut un football de plus en plus rapide et intense. Le jeu? de plus en plus basé sur la conservation de la balle rend l’activité de l’arbitre central sans beaucoup de temps mort. Il enchaîne donc sprints longs et courts, courses normales, marche rapide ou encore rythme de jogging, . Et comme le ballon court, lui, en moyenne 61,3 % du temps dans un match d’une ligue importante, le juge au sifflet bouge bien plus lors des 55 minutes effectives par match.
Des kilos en moins
Tous les chiffres des études indiquent la même tendance. Une d’entre elles a démontré que la distance couverte par le trio arbitral était de 9 189 mètres (chacun). Environ 4 500 en marche rapide, un peu moins de 2500 à l’allure du jogging, plus de 1000 en courant à bonne allure, quasiment 300 en sprint et environ 700 en reculant. Cette étude a permis, aussi, de constater que les directeurs de jeu avaient perdu, en moyenne, la bagatelle d’un peu plus de 2 kg chacun lors d’une rencontre.
Un entraînement spécifique
Donc pas secret, il faut s’entraîner pour que les hommes et les femmes qui dirigent des parties dans l’élite soient capables d’assumer le rythme physiquement. Au plus haut niveau du jeu, pour les arbitres masculins par exemple, les chronos à réaliser sont élevés. Dans les entraînements, les parcours sont adaptés pour ressembler à ce qui est demandé aux directeurs de jeu sur les terrains.
Mais l’arbitre est avant tout un gestionnaire
Cependant, l’aspect le plus important du role de l’arbitre est la capacité à rester objectif et impartial en toutes circonstances. Il est évident que l’impartialité est de mise. La gestion du stress et le calme sont un atout important. Il ne faut pas se laisser déborder et ce n’est pas facile suivant les circonstances, les individus en présence et le lieu. Comme pour d’autres metiers, toutes les prestations sont analysés. Plus sa neutralité et sa gestion est reconnue, plus l’arbitre est sollicité pour arbitrer des compétitions de haut niveau et mieux payés. À l’inverse, des prestations douteuses sont rapidement sanctionnées, sous la forme d’un cantonnement à des rôles bénévoles.
Une formation complète
Bien sûr, comme le reste du jeu, les choses se sont codifiés. Un match de professionnels important nécessite un arbitre de qualité. C’est pour cela qu’en France, accéder au rang d’arbitre de haut niveau veut dire suivre une formation universitaire pour un diplôme spécifique. Il s’agit d’un DU « Sport de haut niveau et arbitrage ». Cette formation permet aux arbitres de carrière d’acquérir les compétences nécessaires pour satisfaire aux exigences réclamées par le sport d’élite et les compétitions de grande envergure. Cela comprend par exemple des modules d’Anglais, le maniement des moyens de communication, d’outils d’information. On retrouve aussi la gestion des émotions, la responsabilité devant la loi, le rapport au média, et bien d’autres. Le cursus se déroule en formation continue. Il se compose de plusieurs séminaires répartis sur une période d’un à deux ans. Ce DU est proposé par les UFR STAPS des universités notamment.
Tout cela pour passer inaperçu
Ensuite, il faut accepter d’être au milieu et un acteur majeur d’un événement grandiose en espérant une seule chose, que personne ne s’aperçoivent de votre travail et que votre présence restent la plus discrète possible.
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