Le baiser est un des symboles presque universel de l’attachement, de la reconnaissance et du désir. En effet, il fait figure de marque d’affection et de respect dans 90 % des cultures du monde. Suivant les endroits où l’on pose les lèvres, il peut s’agir d’un comportement social comme le baise-main ou la bise, affectueux ou amoureux. Même si dans certaines cultures d’Afrique subsaharienne ou en Asie, le baiser n’est pas pratiqué, et peut même être réprimé, la pratique semble remonter toujours plus loin chez les hommes.
Le baiser, une pratique très ancienne
S’embrasser est une pratique chez les humains vieille d’au moins 4.500 ans, soit un millénaire plus tôt que ce qui était communément admis, expliquent les auteurs d’une étude anglo-danoise. Pour étayer cela, ils se reposent sur des preuves qui montrent qu’apparemment s’embrasser sur la bouche est attesté dans la Mésopotamie ancienne et en Egypte dès 2 500.
Et même très très ancienne
Les résultats de l’étude sont parus dans la revue Science. Cette étude insiste aussi sur le fait que la pratique du baiser n’a pas émergé tout d’un coup. Impossible pour l’instant d’établir précisemment son origine a un facteur ou une culture precis.
Des baisers sur différents endroits
Ensuite, il faut distinguer les baisers suivant la partie du corps qui est embrassée. En ce qui concerne le baiser sur les lèvres, jusqu’ici, on s’en remettait à des textes védiques de la littérature indienne d’environ 1500 av. D‘autres textes évoquent une ancienne loi hindoue condamnant « l’homme qui boit l’eau des lèvres d’une esclave ». Le Kamasutra recense près d’une trentaine de formes de baisers.
« S’embrasser était courant dans les temps anciens.«
De plus, si s’embrasser sur la bouche semble donc une pratique vieille de 2 500 ans dans la Mésopotamie ancienne et en Egypte, on peut donc continuer à chercher encore. Pour Troels Pank Arbøll, de l’Université de Copenhague, qui cosigne l’étude avec Sophie Lund Rasmussen de l’Université d’Oxford, la pratique pourrait toutefois remonter encore bien plus loin. C’est-à-dire dans l’Antiquité jusqu’à la préhistoire. Dans les milliers de textes cunéiforme disponibles, les deux chercheurs avouent avoir trouvé peu de références au baiser romantique. Cependant, il y en a suffisamment pour pouvoir dire « qu’il y a des exemples clairs montrant que s’embrasser était courant dans les temps anciens ». Au bout du compte, on pourrait peut-être faire le lien avec les échanges nez à nez pour humer l’odeur de l’autre, prôné par certains anthropologues.
Y compris s’embrasser sur la bouche
À propos d’anciens, notons que le baiser sur les lèvres dans le temps s’est effectuer en différentes circonstances. Il pouvait par exemple s’effectuer entre amis proches, sans connotation sexuelle. Le baiser sur les lèvres est une pratique que l’on peut trouver dans la Grèce antique. Il sert à conforter l’égalité entre personnes de même rang. Dans le début du 1er siècle, le baiser de paix entre croyants est une pratique répandue dans le christianisme. Le baiser sur les lèvres était également fréquent entre chevaliers. Cela était signe de reconnaissance et de soutien mutuel.
Une pratique ancestrale, mais aussi futuriste
Pour finir, projetons-nous un peu et on pourra imaginer une longue vie à cette pratique. En effet, si le baiser a un passé peut-être plus reculé que l’on pensait, il a aussi un large futur. Après la pandémie et même parfois pendant la pandémie de Covid 19 et malgré le maintien des recommandations des autorités sanitaires d’éviter cette pratique, la bise est très (trop) vite redevenue habituelle entre proches dans les pays ou elles étaient de mise couramment.
Crédit photo : Vitor Monthay
