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Recycler les batteries des voitures électriques, une question de volonté

Avec le grand boom sur le recyclage, il devient parfois difficile de se faire une idée précise sur les tenants et les aboutissants de toutes les propositions qu’y sont faites. Parmi les choix les plus aigus en matière d’achats domestiques, celui de la voiture est un des plus représentatifs. À ce titre, il faut revenir sur l’avancée du marché des voitures électriques. Celui-ci met en avant l’épineux sujet des batteries, des ressources en matériaux pour les fabriquer qui ne sont pas inépuisables et évidemment leur recyclage.

Les batteries, un élément essentiel de la voiture électrique

Une voiture électrique, ce sont des équipements classiques à laquelle on ajoute une motorisation et surtout des batteries électriques. Loin d’être un détail, ces batteries représentent jusqu’à 50 % de la valeur d’un véhicule électrique. Elles pèsent encore malgré les progrès jusqu’à 500 kilos et surtout, la fabrication de ces batteries nécessitent de très très nombreux matériaux. Rajoutons que l’extraction de ces matériaux et l’assemblage des batteries sont extrêmement polluants et chers.

Un sujet grave pour l’avenir

Le sujet est grave environ 20 millions de véhicules électriques qui circulent en ce moment dans le monde, cependant, ce sera plus de 10 fois plus qui devraient rouler dans le monde d’ici à 2030 selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE).

Le recyclage de batterie, la Chine devant

La réponse est claire, techniquement le recyclage est possible. D’ailleurs, cela a déjà commencé notamment en Chine qui compte des projets comme celui du fabricant des batteries CATL. Il a annoncé en 2021 la construction d’une usine de recyclage pour 4,3 milliards d’euros dans la province du Hubei. En Europe, on y vient plus doucement. Un projet d’usine vient de se conclure en mai de cette année. Glencore, la firme suisse des mines et du commerce des matières premières pense rendre opérationnelle de quoi traiter 36 gigawattheures de batteries l’équivalent de 600 000 Renault Megane E-Tech.

Motivation financière plus que écologiste

Pour affirmer et accélérer le mouvement, comme toujours, il faut une motivation plus financière qu’uniquement écologiste. C’est heureusement ce qui se profile à l’horizon des années futures. Les tonnages de batteries à recycler sont colossaux. Elles représentent donc un énorme marché. Comme souvent, en France, on compte tout de même sur une politique volontariste en matière de financement de la part de l’état dans le domaine. Il faut aussi un peu inciter par le biais de la réglementation. Fin 2022, L’Europe a imposé d’intégrer un minimum de matières recyclées dans les batteries à partir de 2031. . De plus, les industriels devront recycler au moins 70 % du poids des batteries avant 2031.

Prolonger la durée de vie

Concrètement, pour rentabiliser cette production, il faut d’abord prolonger la vie de ces batteries. Elles peuvent servir de huit à quinze ans dans un véhicule avant de perdre en puissance. À partir de là, un reconditionnement permet un usage dans les maisons par exemple. Le potentiel du recyclage paraît énorme. Il va devenir indispensable pour combler les faiblesses incontournables de production. On compte sur une réduction de la demande mondiale en 2040 de 25 % pour le lithium, 35 % pour le cobalt et le nickel et 55 % pour le cuivre.

Et assurer la sécurité

Dernier frein au recyclage, celui des batteries comporte des freins opérationnels. Les matières et les composants utilisés ne sont pas anodins. À ce titre, la sécurité y compris environnemental est primordial. Cela requiert une mise en place précise, et bien sur, couteuse. C’est pour cela qu’actuellement beaucoup d’opérations restent manuelles et ne sont pas encore automatisées.

Crédit photo : Markus Spiske

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La Rédaction