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Déforestation de l’Amazonie : volonté globale vs réticences locales

Il est de ses sujets, de ses attitudes et de ses décisions qui marquent une présidence à la fois sur le plan national et international. C’est le cas pour l’attitude vis a vis de la protection de la forêt amazonienne. Tout le monde sait que le traitement de cette immense écosystème peut avoir des conséquences et des retombés sur l’ensemble de la planète. Soucieux de montrer son sens des responsabilités et soucieux de mettre en pratique des promesses, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a présenté un nouveau plan de lutte contre la déforestation illégale en Amazonie. C’est l’une des priorités de son gouvernement depuis son retour au pouvoir.

Prendre le contre-pied de Jair Bolsonaro

Pour bien prendre le contre-pied de son prédécesseur et bien montré sa différence, le sujet de la déforestation est implacable. Ce fut une véritable épine dans le pied de l’ex-président Jair Bolsonaro. Arrivé au pouvoir en 2019, le président du Brésil s’est illustré en démantelant les institutions chargées de la protection de l’environnement. De fait, durant sa présidence, la déforestation annuelle moyenne a grimpé de 75 % par rapport à la décennie précédente.

L’environnement comme leitmotiv

Le président Lula a donc profité de la Journée mondiale de l’Environnement, pour présenter à Brasilia un nouveau plan de lutte contre la déforestation illégale. Il en a profité pour assurer qu’elle serait éradiquée d’ici 2030. A ce titre, il a rappelé le rôle essentiel de son pays dans l’équilibre climatique de la planète. Il a déclaré « empêcher la déforestation de l’Amazonie, c’est aussi aider à réduire le réchauffement global ».

Un plan ambitieux et international

C’est un plan ambitieux, qui comporte plusieurs centaines d’objectifs. Parmi eux, il y a notamment la saisie immédiate de la moitié des zones exploitées illégalement à l’intérieur d’espaces protégés. D’ici 2027, trois millions d’hectares de ces aires de conservation seront délimités. À cela, il devrait s’ajouter l’embauche de milliers d’analystes afin de renforcer la surveillance, ainsi que la création d’un « label Amazonie » pour promouvoir l’économie durable.

Devenir un exemple

Pour le président actuel, il s’agit de mettre en lumière sur la scène internationale des mesures plus locales pour mettre un peu plus de pression sur les élus locaux. Lula a fait de la protection de l’environnement l’une de ses priorités, et souhaite voir le Brésil devenir un exemple mondial en réduisant ses émissions de gaz à effet de serre.

Malgré le lobbying agroalimentaire

Cependant, sur le terrain, les choses sont plus complexes et ne font pas l’unanimité. Des résistances se font clairement sentir. Elles sont l’œuvre d’intérêts financiers puissants. Le lobby agroalimentaire par exemple continue à faire pression sur de nombreux députés. On remet bien sûr en balance de nombreux emplois et la mise en danger de l’activité économique au travers des mesures de protection.

Des réticences sur le terrain

De fait, rappelons que le ministère de l’Environnement s’est vu retirer par les députés ses compétences en matière de cadastre des terres rurales. C’est un levier pourtant essentiel pour surveiller et combattre la déforestation illégale. Le ministère perd également la gestion des ressources en eau. De son côté, le ministère des Peuples autochtones a perdu la responsabilité de la démarcation de nouvelles réserves indigènes considérées comme un rempart majeur contre la déforestation.

Il faut donc pour le gouvernement actuel reprendre les rennes et surtout reprendre un appel avant la saison sèche. C’est à ce moment la qu’ont habituellement lieu la plupart de la déforestation et des incendies en Amazonie.

Crédit photo : Nayani Teixeira

 

 

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La Rédaction