La méthode kangourou ?
Très officiellement, cette technique est introduite par les Docteurs Edgar Rey Sanabria et Martinez en 1978 à Bogota en Colombie. Évidemment, au début, cette méthode était pratiquée par les mères. Le but est de demander aux parents, surtout les mères, de porter leur bébé 24 h sur 24 dans une poche ventrale. Cela joue le rôle d’incubateur naturel, afin de permettre un maintien de la température du nouveau-né.
Une méthode naturelle
De plus, de jours comme de nuit, la chaleur corporelle et les gestes d’affection réduisent l’anxiété du bébé, quand les battements du cœur et les mouvements de la mère le stimulent et l’empêchent d’oublier de respirer, pour éviter sa mort subite.
Reconnue par l’OMS
Au fur et à mesure, cette mesure d’urgence s’est avérée bénéfique sur plusieurs points. C’est pour cela qu’elle a été reconnue par l’Organisation mondiale de la santé. En 2004, l’OMS produit même un guide pratique qui recommande l’adoption de la méthode kangourou dans les soins aux nourrissons, qu’ils soient prématurés ou à terme, malades ou en santé. Au passage, les recherches démontrent aussi que cette pratique a des bienfaits qu’elle soit appliquée par la mère ou par le père.
Dépasser les aprioris
Évidemment tout ne se fait pas toujours facilement et si la technique est naturelle, certaines femmes sont d’abord réticentes. Les mamans « ont peur de leur bébé », affirment des infirmières. « Quand on leur donne le bébé, certaines le rejettent », constatent-elles. Pour le docteur Marie-José Miézan, il faut dépasser la surprise envers l’apparence et la taille de l’enfant, mais surtout « la plus grande peur, c’est de faire mal ».
De plus en plus utilisée en Afrique
Cette méthode est maintenant de plus en plus utilisée sur le continent africain. De nombreux pays comme le Sénégal, le Mali, le Niger et le Burkina commencent à utiliser la méthode. Cependant, c’est en Côte d’Ivoire que l’on retrouve les services les plus développés. Le pays profite du financement par des fonds français et l’Unicef.
Et surtout en Côte d’Ivoire
Ce n’est pas surprenant, car en Côte d’Ivoire, 30 bébés décèdent pour 1 000 naissance. C’est un chiffre légèrement supérieur à la moyenne de l’Afrique subsaharienne (27) . Parmi ces morts précoces, un tiers est dû à la prématurité.
Plus précisément, selon l’Unicef, entre janvier 2019 et octobre 2022, sur 2.391 nouveau-nés prématurés et de faible poids reçus dans les « unités mères-kangourou » du pays, 2.274 ont survécu grâce à cette méthode, soit un succès de 95 %.
Ne pas s’arrêter là
Virginie Konan, spécialiste de la santé à l’UNICEF, insiste pour largement développer cette méthode « kangourou ». Pour elle, c’est évident, elle a « fortement contribué à faire baisser la mortalité néonatale » dans le pays. Selon les dernières statistiques disponibles de l’organisme onusien, elle a diminué de 10 % entre 2016 et 2021.
Huit hôpitaux du pays ont un service « SMK« , mais celui de Treichville, le plus grand établissement du pays, reste le mieux équipé.
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