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Le canal de Panama : d’abord canaliser l’eau

Dans la série, le manque d’eau et ses conséquences concrètes, on retrouve actuellement les difficultés du canal de Panama, liées aux baisses de précipitations. Un très fort assèchement commence a fortement perturbé le trafic dans la voie qui achemine près de 6 % du commerce maritime mondial entre Atlantique et Pacifique. Cet asséchement est la conséquence directe d’une baisse des précipitations.

Une voie d’eau douce

Pour mieux comprendre le phénomène, il faut d’abord savoir que le canal de Panama, en tant que voie maritime, fonctionne avec de l’eau douce. C’est une énorme différence avec d’autres voies maritimes comme le canal de Suez qui relie la Méditerranée à l’Océan indien. Celui-ci utilise de l’eau de mer. De fait, le canal de Panama est tributaire des précipitations, qui s’avèrent de plus en plus insuffisantes dans le pays. Cette carence est la conséquence du phénomène El Niño, qui entraîne une diminution des précipitations sur l’ensemble du Pacifique panaméen. Il semblerait aussi que la bande nuageuse qui couvrait habituellement le Panama et irriguait les terres se soit désormais déplacé au-dessus l’océan.

Des travaux de plus en plus importants

Il va donc falloir trouver de vraies solutions à long terme. Déjà, le canal investit déjà plus de 400 millions de dollars par an dans différents projets d’entretien, notamment pour limiter les fuites d’eau douce. L’idée qui vient immédiatement à l’esprit est bien sûr de remplacer l’eau douce en faisant arriver de l’eau de mer. Cependant, le remplacement par de l’eau de mer dans les écluses est exclu, car cela impliquerait des travaux d’excavations pharaonesques. De plus, il s’agirait de creuser dans de la roche et une petite chaîne de montagne. Nous sommes loin de certains autres travaux qui ont été les certes grands projets, mais dans du sable ou des plaines plus facile a travailler.

Moins d’eau, moins d’argent

On arrive évidemment à l’aspect financier, l’éternel nœud des problèmes. Actuellement, le tirant d’eau des bateaux a été limité à 43 pieds (13,11 mètres), soit deux de moins que ce qui était jusqu’alors autorisé sur cette voie d’eau inaugurée par les Etats-Unis en 1914, et propriété de Panama depuis le 31 décembre 1999. Concrètement, cela veut dire une réduction de nombre de passage de bateaux. Cette réduction du tirant d’eau, qui entraînera une baisse des recettes de 200 millions de dollars en 2024. Elle impose à certains navires marchands de décharger des centaines de conteneurs dans le port de Balboa, côté Pacifique, et les recharger à Colon, côté Caraïbes, après un transport par voie ferrée.

Tirant d’eau limité

On l’a bien compris difficile d’engager des sommes importantes au moment où les recettes baissent. Cependant, au-delà de l’aspect pratique, rappelons qu’au cours de l’exercice 2022, plus de 14.000 navires transportant 518 millions de tonnes de marchandises ont emprunté la voie navigable. Cela a rapporté au Trésor panaméen quelque 2,5 milliards de dollars. Depuis 1914, plus d’un million de navires ont traversé le canal de Panama, principalement en provenance des Etats-Unis, de la Chine et du Japon.

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La Rédaction